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Mortalité en hausse, état altéré… Ce que montre le bilan de santé de la forêt française
17/10/2025
Le résultat de l’incendie du 17 juillet 2025 en forêt de Brocéliande, située à la frontière des départements du Morbihan et de l’Ille-et-Vilaine. | DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE
L’inventaire forestier de la France, présenté ce mardi 14 octobre 2025, montre que la mortalité des arbres s’accélère depuis dix ans. Les crises climatiques et les ravageurs affaiblissent le stock.
Une bonne nouvelle pour commencer. La surface des forêts continue à s’étendre en métropole et en Corse. C’est le premier constat que dresse le nouvel inventaire de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), pour la période 2020-2024, sans l’outre-mer.
Des forêts plus vastes
Ces étendues couvrent désormais « 17,6 millions d’hectares », et elles ont grignoté « 90 000 hectares par an, depuis dix ans, soit la superficie de la Dordogne, troisième plus grand département de France », souligne Antoine Colin, coordinateur de l’Observatoire des forêts françaises.
La forêt est n° 2 du type d’occupation du sol, derrière l’agriculture. Les forêts nouvelles et celles plantées au XXe siècle continuent à s’étoffer.
Mais des menaces sévères
Cette conquête masque, côté face, des signaux préoccupants. Si le volume d’arbres vivants n’a cessé de croître, pour atteindre 2 900 millions de m³ de bois, une inflexion est constatée depuis 2017 .
Elle traduit les effets conjugués « des crises et des pressions et l’accentuation de leur sévérité » : canicules et graves sécheresses à répétition, incendies, tempêtes, prolifération d’insectes et de champignons ravageant des arbres déjà affaiblis.
À cela s’ajoutent les dégâts occasionnés par les grands mammifères, qui dévorent, arrachent ou dégradent les jeunes pousses, menaçant la capacité des essences à se régénérer. Les observations dans les territoires montrent ainsi que « 15 % des jeunes arbres présentent des traces d’abroutissement par des cerfs ou chevreuil », dont la population a bondi de 20 % entre 2005 et 2020.
Un état sanitaire qui se dégrade
Conséquences de ces pressions : « La mortalité des arbres a augmenté de 125 % en dix ans. » L’épicéa commun (2,4 mm3/an affectés par les scolytes), le frêne (1,6 mm3 par la charalose) et le châtaignier (1,7 mm3 par diverses maladies) sont les essences les plus fragilisées.
Selon l’indicateur Deperis, qui trace la courbe vitalité des forêts, 139 millions d’arbres présentent désormais des symptômes visibles d’altération, un manque de ramifications ou d’aiguilles (infographie). C’est le cas pour 26 % des frênes, 21 % des châtaigniers, 10 % des chênes et des épicéas communs.
Le puits de carbone fragilisé
C’est le revers funeste de la médaille. La croissance de tous les arbres, freinée par les crises sanitaires et climatiques, amenuise la capacité des forêts à absorber le CO2. Et du pays à lutter contre le réchauffement climatique.
Deux chiffres à eux seuls en témoignent. Entre 2015 et 2023, « elles ont séquestré en moyenne 39 millions de tonnes de CO2 par an, contre 63 entre 2005 et 2013 », souligne l’inventaire dont les données sont accessibles en ligne.






























