La Loire-Atlantique s’équipe d’un cadastre solaire pour massifier la production d’ENR

Une cartographie du département de Loire-Atlantique pour identifier les lieux les plus opportuns permettant de lancer un projet de production solaire, c’est ce que vient de créer le syndicat d’énergie de Loire-Atlantique. Trois collectivités se sont déjà saisies de cet outil gratuit pour accélérer leur transition énergétique.

« Dans le cadre du plan climat air énergie territorial, il est demandé aux intercommunalités de faire un état des lieux et d’identifier le potentiel de production d’énergies renouvelables sur leur territoire. » C’est de ce constat qu’est parti le Sydela, Syndicat départemental d'énergie de Loire-Atlantique, pour développer son cadastre solaire déployé depuis ce mois d’octobre. L’objectif : aider les EPCI à passer à l’action, en le proposant une cartographie des bâtiments affichant le potentiel de production solaire des toitures et des sols.

Pour les collectivités, l’outil propose de cibler un lieu précis en fonction de différents critères (bâtiment tertiaire, exposition sud…) et de réaliser des simulations. « La plateforme permet de déterminer le coût ainsi que la rentabilité potentielle d’un projet », détaille Emmanuel Bourien, chargé des projets d’énergies renouvelables du syndicat d’énergie.

Trois intercommunalités convaincues

Grâce à cet outil, l’enjeu est de « massifier la production solaire photovoltaïque et thermique » sur le territoire. En Loire-Atlantique, le potentiel de développement du solaire serait supérieur à celui des autres énergies. « Il est de 41% contre 30 % pour l’éolien par exemple », assure le chargé de projets. Viennent ensuite la géothermie (12%), le biogaz, issu des unités de méthanisation (10 %), ou le bois énergie (7%).

Le syndicat a déjà séduit trois collectivités et trois autres sont en cours de conventionnement. Parmi elles : la communauté d'agglomération de la presqu'île de Guérande qui est fortement dépendante des énergies fossiles. « 44% des énergies consommées dans cette agglomération sont issues des produits pétroliers et 17 % du gaz naturel », précise le syndicat. Pour autant, un diagnostic réalisé par le Sydela, en 2019, révèle le potentiel par filière des énergies renouvelables sur le territoire. Celui-ci s’élève à 999 000 MWh et se compose à 45% de solaire photovoltaïque et 18% de solaire thermique. Ainsi, les énergies renouvelables permettraient de répondre à hauteur de 85% à la demande en électricité et de couvrir l’intégralité de la demande de chaleur du territoire. Ce qui permettrait de couvrir 61% de la consommation d’énergie du territoire.

La communauté d’agglomération de la région nazairienne et de l’estuaire, expérimente également l’outil, tout comme la communauté de communes d’Erdre et Gesvres. A terme, le Sydela espère convaincre les 17 EPCI du département.

150 k€ investis dans cet outil

Développé par le Sydela, avec le soutien technique de la Dreal Pays de la Loire, l’outil a été co-financé à 50 % par le Département de Loire-Atlantique. Son coût : 150 000 euros. Mais pour les collectivités, l’accès à la plateforme est gratuit. « La seule obligation qu’elles ont est de missionner un acteur public ou privé afin de permettre aux particuliers qui souhaitent installer des panneaux photovoltaïques, d’avoir accès aux données du cadastre », poursuit le chargé de projets du Sydela, qui ne souhaite pas diffuser l’outil au grand public pour éviter les démarchages.

Le syndicat, qui a imaginé ce projet en 2018, a profité d’une prise de vue aérienne pour collecter des données tous les 50 centimètres, et reconstituer une carte 3D lui permettant d’avoir des informations concernant la hauteur des toits. Avec cet outil, il souhaite également recenser les projets réalisés ou en cours de réalisation pour avoir « un suivi de l’atteinte des objectifs, inscrits au plan climat énergie. »

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