Dunkerque: le plan à 1,2 milliard de RTE pour accompagner la décarbonation du port



Afin de permettre à la zone portuaire son développement décarboné à l’horizon 2050, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité va investir massivement pour passer à 400 000 volts.

1. Une décarbonation qui va consommer de l’électricité

Le bassin dunkerquois concentre une part importante de l’industrie française et il représente à lui seul 21 % des émissions industrielles de CO2 du pays. L’engagement pris par les collectivités locales et les grands donneurs d’ordre pour décarboner le territoire à l’horizon 2050 va se traduire par une augmentation des besoins en électricité. On pense au géant ArcelorMittal, mais il n’est pas le seul. Verkor  (batteries électriques à Bourbourg), SNF  (chimie de l’eau à Gravelines), H2V  (hydrogène vert à Loon-Plage) et bien d’autres groupes auront besoin de davantage de puissance électrique pour leurs process de nouvelle génération. C’est là que RTE, qui transporte l’électricité à haute et très haute tension en France, entre en jeu.

2. Mutualisation du réseau

D’ici 2030, le bassin industriel dunkerquois aura besoin, pour fonctionner, de consommer 3 500 mégawatts supplémentaires, un chiffre qui bondira à 4 500 à l’horizon 2040. « RTE est un aménageur responsable, souligne Anne-Marie Reynard, directrice développement et ingénierie RTE Hauts-de-France. Nous allons accompagner les demandes de raccordements des grands consommateurs d’électricité, mais l’idée n’est pas d’installer des lignes à haute tension sur tout le territoire. » Le principe retenu sera celui de la mutualisation du réseau, à laquelle s’ajoutera la construction de nouvelles installations. « Plutôt que de mettre des rallonges, on va installer une multiprise », illustre Anne-Marie Reynard.

3. Nouvelles liaisons aériennes

Afin de pouvoir distribuer davantage d’électricité et de développer à terme un réseau à 400000 volts, RTE propose, en guise de « multiprise », de construire un nouveau poste électrique, nom de code « Alpha », à proximité de celui existant de Grande-Synthe, sur une surface de 19 ha.

Deux liaisons aériennes à deux circuits sortiront également de terre. « C’est un peu comme une autoroute à deux voix, sur une distance de 11 km », indique Cyril Wagner, directeur adjoint développement et ingénierie RTE Hauts-de-France. Soit 22 pylônes (un tous les 500 mètres, d’une hauteur de 50 à 60 mètres chacun). Ces liaisons auront vocation à relier les postes électriques de Grande-Synthe au poste électrique Flandre Maritime, qui sera construit à Saint-Georges-sur-l’Aa (lire ci dessous). Pour l’heure, trois tracés dits « fuseaux », sont proposés par RTE : le premier longe la RD17 jusqu’à Craywick, puis contourne Loon-Plage par le nord et rejoint Grande-Synthe ; le second longe la RD17 jusqu’à Craywick, passe au-dessus de l’A16 et rejoint Grand-Synthe ; le dernier, passe au nord de Bourbourg, longe le hameau de Coppenaxfort avant de remonter vers Grande-Synthe. Le choix du tracé dépendra de la concertation publique (lire par ailleurs).

4. Le poste de Warande démoli et remplacé

Baptisé « Flandre maritime », ce nouveau poste électrique se situera à l’emplacement de la SPA de Saint-Georges-sur-l’Aa (qui devra déménager). Il remplacera l’ancien poste électrique de Warande, devenu obsolète. Construit entre 1974 et 1982 au Guindal, à Bourbourg, ce dernier était jusqu’à présent la source principale d’alimentation électrique du Dunkerquois, faisant office de relais entre la production de la centrale nucléaire (400 000 volts) et les usagers (particuliers et industriels). Il sera démoli une fois son remplaçant en service. RTE, une fois la période de concertation achevée (lire par ailleurs), prévoit deux ans de travaux pour l’ensemble de ces nouvelles installations. La mise en service est fixée à 2029.

La concertation publique démarre ce mercredi

Afin de présenter son projet au grand public, RTE va lancer une concertation préalable du public à partir de ce mercredi 22 mars et jusqu’au 26 avril. Organisée sous l’égide du préfet de la région Hauts-de-France, elle sera déployée sur le territoire de la zone d’étude pour permettre au public de s’exprimer et recueillir son avis. La zone concerne les communes de Bourbourg, Craywick, Grande-Synthe, Gravelines, Loon-Plage, Saint-Georges-sur-l’Aa et Mardyck (associée à Dunkerque). « Cette concertation, qui sera toujours présente jusqu’à la fin du projet, sera, durant ce mois précis, l’occasion de débattre de l’opportunité, des objectifs, des caractéristiques principales du projet, des enjeux économiques et des impacts sur l’environnement et l’aménagement du territoire, et des solutions proposées en tenant compte des alternatives », résume Anne-Marie Reynard, directrice développement et ingénierie RTE Hauts-de-France.

Les prochains rendez-vous :

– Mercredi 22 mars, à 18 h, réunion publique de lancement à la mairie de Loon-Plage

– Jeudi 23 mars, de 11 h à 15 h, rencontre de proximité au centre commercial Auchan, Grande-Synthe

– Mardi 28 mars, à 18 h, atelier « monde agricole, élevage », à la maison de Village, Craywick

– Mardi 11 avril, à 18 h, atelier « environnement, santé », salle Raymond-Verva, Saint-Georges-sur-l’Aa

– Mercredi 26 avril, à 18 h, réunion publique de clôture, salle du Moulin, Grande-Synthe.

Un site Internet permet d’ores et déjà de poser des questions et de s’informer.

Le chiffre : 1,2 milliard

en euros, le montant de l’investissement que RTE va consacrer à la zone de Dunkerque d’ici 2030.

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