Neoliner Origin, le cargo voilier qui « préfigure un monde post-carbone » et un transport sobre

Le cargo roulier voilier de la société nantaise Neoline est attendu à Saint-Nazaire, dimanche 12 octobre. | NEOLINE

Le cargo roulier voilier de la société nantaise Neoline a été inauguré ce lundi 13 octobre 2025 à Nantes. Avant le départ de Saint-Nazaire pour sa première transatlantique, jeudi 16 octobre.

Le Neoliner Origin a été inauguré à Nantes, lundi 13 octobre. Il partira de Saint-Nazaire le 16 octobre, pour sa première traversée de l’Atlantique, direction Baltimore, aux États-Unis, en passant par Saint-Pierre-et-Miquelon.

C’est le plus grand cargo moderne – 136 m de long et 24 m de large – propulsé principalement à la voile. D’autres l’ont précédé, mais plus petits ou n’utilisant le vent que comme propulsion secondaire. Il vise à diviser par cinq la consommation de fioul ! Pour atteindre de telles performances, il est doté d’un gréement très novateur, entièrement automatisé et de plans anti-dérives, des ailerons de plus de 6 m de long rétractables, fabriqués par l’entreprise Fouré-Lagadec.

Combattre « l’imprévision »

Le concept du navire est basé sur la sobriété. L’usage du vent comme propulsion est rendu possible grâce au routage météo, développé notamment pour la course à la voile. « Au début du XXe siècle, ce qui a tué la voile dans son match avec la vapeur, c’est l’imprévision, dit Jean Zanuttini, président de Neoline. Les navires à voile étaient moins chers, il y avait moins de monde à opérer. Mais on ne savait pas dire à quelle heure il arrivait. »

Avec le routage, les logiciels développés par la société nantaise D-Ice et si nécessaire l’assistance du moteur – comme un joker –, il est capable de suivre la route la plus rapide pour tenir la vitesse commerciale de 11 nœuds.

En 2021, Néoline est passé d’un gréement Duplex avec quatre mâts au Solid sail, une innovation signée les Chantiers de l’Altlantique, un des dix partenaires qui ont accompagné la société maritime nantaise pendant toutes ces années. Les deux mâts sont dits « autoportés ». Chacun tient « sur un balestron qui peut tourner à 360° ». Un élément essentiel pour pouvoir envoyer les voiles ou virer de bord sans dévier la route du navire. L’ensemble est équipé de voiles semi-rigides, constituées de panneaux de carbone et de fibre de verre. Sa durée de vie ? Vingt ans et plus, alors qu’une voile classique doit être changée tous les deux ou trois ans.

5 300 tonnes de marchandises

L’ensemble balestron mât est rabattable et rétractable pour pouvoir passer sous les ponts. On le verra dès dimanche, puisque le navire doit remonter dans la soirée jusqu’à Nantes, où aura lieu, lundi, son inauguration.

Le Neoliner Origin est donc bien un voilier, doté notamment d’un garage principal de 121 m de long, 20,2 m de large et haut de 9,8 m, pour transporter du roulant et des conteneurs. Au total, il peut embarquer 5 300 tonnes de marchandises.

« Le navire préfigure un monde post-carbone, mais doit être adaptable au monde d’aujourd’hui, toujours basé sur le pétrole », souligne Jean Zanuttini. Et sachant que le transport maritime qui prend en charge 90 % des échanges de marchandises dans le monde représente 3 % des émissions de gaz à effet de serre. Peu et beaucoup à la fois. « Nous visons un marché de niche : le navire est conçu pour être agile, desservir des ports de taille intermédiaire, des destinations spécifiques et offrir une logistique de proximité. »

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