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BIODIVERSITE : les grands axes du nouveau plan de protection de la nature dévoilés

04/10/2021

BIODIVERSITE : les grands axes du nouveau plan de protection de la nature dévoilés

@RemiMezzina / Istock   La création d'une réserve intégrale, où la protection est renforcée et les activités humaines strictement encadrées, a été annoncée au sein du parc du Mercantour.

Restauration, protection, formation, accompagnement... Le squelette du cadre de protection de la nature pour la prochaine décennie a été présenté par le gouvernement début septembre, après l'échec de la stratégie précédente. L'accent a été mis sur le développement des aires protégées, avec la création de cinq nouveaux espaces sous protection.

C’est un document au cœur des politiques de protection de la nature en France. Les grandes lignes de la prochaine Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB) ont été présentées le 7 septembre par Bérangère Abba, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique, au cours du Congrès de la nature à Marseille. Cette feuille de route, qui doit être finalisée début 2022, fixe un cadre pour préserver et restaurer la nature d’ici à 2030.

L’enjeu est de taille, puisque la stratégie de la décennie précédente n’a pas permis d’atteindre son objectif de lutte contre la disparition des espèces. En mars 2021, l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN), instance de référence en matière de protection, estimait que 17% des 13 842 espèces évaluées sur le territoire étaient menacées d’extinction.

Protection, formation et accompagnement

Quatre grands axes ont été définis suite à une consultation des citoyens et des représentants des territoires début 2021. Deux premières priorités ont émergé : la restauration et la protection des écosystèmes et l’utilisation "durable et équitable des ressources et des services" de la biodiversité, avec par exemple l’élaboration d’un plan pour lutter contre l’artificialisation des sols ou le développement de l’agroécologie.

Pour y parvenir, Bérangère Abba a souligné dans un troisième temps la nécessité d’inclure et de mobiliser la société civile, en formant les jeunes à des métiers liés à la nature, ou en accompagnant les entreprises et les collectivités à travers le développement de nouveaux outils comme une plateforme de partage d’expérience ou la mise à disposition d’une veille juridique. Pour garantir un suivi efficace, un cadre de gouvernance doit enfin être mis en place, pour fixer des indicateurs et des objectifs chiffrés dans le but d’inciter à la "responsabilisation des acteurs" et à la "transparence". 

Un plan axé sur les aires protégées

Pour parvenir à son objectif, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de s'appuyer sur le développement des aires protégées, alors qu'Emmanuel Macron confirmait en janvier sa volonté d'atteindre 30% de terres et de mers préservés d'ici 2022. La création de cinq nouveaux espaces a été actée au cours du Congrès mondial de la nature : deux parcs naturels régionaux en Bourgogne Franche-Comté et en Occitanie, une réserve intégrale au sein du parc national du Mercantour, et les extensions du site Natura 2000 des anciennes carrières de la vallée de la Mue en Normandie et du parc naturel marin d’Iroise en Bretagne. Parallèlement, un processus d'identification d'un douzième parc national dédié à la préservation des zones humides a été lancé. 

Au cours de la cérémonie d’ouverture du Congrès mondial de la nature, Emmanuel Macron a également annoncé la mise sous protection forte de 5% des océans d’ici à 2027, contre 0,2% aujourd’hui. Si le WWF a "salué" la mesure, il a parallèlement souligné la nécessité de "mobiliser les moyens nécessaires afin de garantir la protection forte des espèces et des habitats". La question des financements reste en effet centrale.  "Des espaces sont créés avec des objectifs très ambitieux, mais ils ne bénéficient pas toujours des moyens nécessaires pour recruter, mener des actions, et avoir du matériel adapté" expliquait à Novethic Laure Debeir, chargée de programme aires protégées à l'UICN. Pour renforcer les effectifs, le gouvernement a promis pour l'année prochaine 20 postes supplémentaires répartis dans les 58 parcs régionaux du territoire.

Pauline Fricot / www.novethic.fr



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