Le salon des Solutions
environnementales du Grand Ouest

Les Actualités

Comment PSA va "faire baisser de 20% les émissions de CO2 de ses usines entre 2018 et 2034"

15/11/2020

Comment PSA va "faire baisser de 20% les émissions de CO2 de ses usines entre 2018 et 2034"

L'usine de PSA à Mulhouse s'est dotée d’un nouveau process peinture, comme celle de Rennes, pour un gain de 5 000 mégawattheures de gaz par usine.                © Pascal Guittet - L'Usine Nouvelle

Déléguée au développement durable chez PSA, Karine Hillaireau détaille pour L’Usine Nouvelle les initiatives mises en place par le groupe automobile pour réduire l’impact environnemental, et notamment l’empreinte carbone, de sa production.

L'Usine Nouvelle. - Au-delà des véhicules, comment envisagez-vous le sujet de l’empreinte carbone dans vos usines?

Karine Hillaireau. - Nous avons identifié sept macro-risques RSE au sein du groupe PSA, parmi lesquels trois relèvent de l’environnement. Le premier couvre le changement climatique, avec des enjeux liés à la réduction des émissions CO2 de nos véhicules, de nos usines et de notre chaîne d’approvisionnement. Sur la partie industrielle, nous voulons faire baisser de 20% nos émissions de CO2 entre 2018 et 2034, puis atteindre la neutralité carbone au plus tard en 2050, en phase avec l’accord de Paris.

Le deuxième volet vise à répondre à la raréfaction des ressources naturelles. PSA s’engage notamment à inclure 30% de matière verte ou recyclée dans les véhicules. Par ailleurs, 95% de la masse d’une voiture en fin de vie est recyclable. Le troisième point est enfin lié aux attentes sociétales en matière de santé et de sécurité, et intègre nos travaux sur la réduction des émissions de composants organiques volatils de nos usines, la pollution sonore et olfactive et la protection de la biodiversité.

Comment vous organisez-vous pour atteindre ces objectifs?  

Un groupe de travail, dont je fais partie, mène cette réflexion sur la neutralité carbone chez PSA. Nous avons aussi mis en place un dispositif d’animation interne entre les usines. Cela offre un panorama des bonnes pratiques mises en place sur chacun de nos sites. Leurs directeurs disposent de données vérifiées qui leur permettent de suivre la progression de leurs usines et de tendre vers "l’usine excellente", schéma porté par critères économiques, sociaux et environnementaux. Plus de 500 personnes travaillent sur les enjeux environnementaux dans le domaine industriel au sein du groupe.

Avez-vous des exemples d’initiatives mises en place chez PSA?

Pour réduire nos consommations de CO2, nous déployons sur l’ensemble de nos sites l’éclairage LED. Nous en attendons un gain de 2 500 mégawattheures par an. Dans les usines, l’atelier peinture est un des plus gourmands en énergie. Les usines de Rennes (Ille-et-Vilaine) et Mulhouse (Haut-Rhin) ont été les premières à se doter d’un nouveau process peinture, qui a permis d’économiser l’équivalent de 5 000 mégawattheures de gaz par usine. Nous avons déployé ensuite ce nouveau process à Sochaux (Doubs) et Trnava, en Slovaquie. Autre exemple, nous travaillons sur la récupération de la chaleur fatale sur les sites de Trémery- Metz (Moselle), Française de Mécanique (Pas-de-Calais) et Valenciennes (Nord).

Cette initiative a généré des économies de 25 000 mégawattheures, en grande partie sur la consommation de gaz. Au Brésil, l’usine de Porto Real fonctionne à 100% par de l’énergie renouvelable. Les sites de Madrid en Espagne et Mangualde au Portugal produisent leur propre électricité solaire grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques. En 2019, 21% de l’électricité consommée par PSA était d’origine renouvelable. Notre objectif est bien évidemment de faire progresser cette part.

Le compactage des usines est-il un levier supplémentaire?

Oui. Ce travail de compactage est bénéfique sur le plan de la consommation et donc des émissions de CO2. La réduction des surfaces dans nos usines, notamment Sochaux, Caen (Calvados), Douvrin (Pas-de-Calais) et Trémery en France nous a permis d’éviter de consommer 25 000 mégawattheures en gaz et électricité en 2019.

Comment mobilisez-vous vos fournisseurs?

La performance RSE de nos fournisseurs est évaluée par l’organisme Ecovadis. En dessous d’un certain seuil, les fournisseurs entrent dans un plan d’action obligatoire. L’évolution de leur trajectoire carbone fait l’objet d’un suivi par le groupe PSA. Mais la plupart de nos fournisseurs ont déjà entamé leur propre réflexion sur la neutralité carbone.

La généralisation du télétravail peut-elle contribuer à vos objectifs environnementaux?

Oui. Nous attendons de disposer de données certifiées en 2021, mais la réduction de l’empreinte immobilière et du nombre de trajets devrait bien sûr contribuer à la réduction des émissions de CO2. Dans le cadre de notre projet « New era of agility », les collaborateurs dont les postes sont compatibles avec du télétravail à travers le monde ont la possibilité de télétravailler jusqu’à 70% de leur temps. Les 30% du temps passé sur site sont plutôt destinés à des travaux collaboratifs.

Envisagez-vous de recourir à des mesures de compensation carbone?

Notre approche consiste à investir nos ressources dans des solutions de réduction concrètes. A très court terme, nous ne visons pas de solutions de compensation carbone.

Propos recueillis par Julie Thoin-Bousquié

www.usinenouvelle.com

Annonce Publicitaire