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La méthanisation en Bretagne

07/10/2020

La méthanisation en Bretagne

Les installations de méthanisation produisent du biogaz (source d’énergie) et un digestat (utilisé comme fertilisant) à partir de déchets organiques. | INFOGRAPHIE OUEST-FRANCE / source : FONROCHE Biogaz

Les premières installations de méthanisation ont vu le jour en Bretagne en 2005. Début 2020, elles étaient au nombre de 130. Il s’agit, en très grande majorité, d’installations « à la ferme » adossées à une exploitation agricole (101 unités).

L’installation de méthaniseur en Bretagne est en plein essor. Qu’est-ce que c’est, comment ça fonctionne, combien ça coûte… On fait le point en huit questions.

1. Combien existe-t-il d’installations de méthanisation aujourd’hui en Bretagne ?

En Bretagne, les premières installations ont été construites en 2005. Au 1er janvier 2020, elles étaient au nombre de 130. Il s’agit, en très grande majorité, d’installations « à la ferme » adossées à une exploitation agricole (101 unités). On dénombre aussi 7 unités collectives issues d’un regroupement d’agriculteurs et fonctionnant sur un site dédié. La grande majorité des installations produisent de la chaleur et de l’électricité à partir du biogaz. Vingt injectent du biométhane dans le réseau.

2. En quoi consiste la méthanisation ?

Les installations de méthanisation produisent du biogaz (source d’énergie) et un digestat (utilisé comme fertilisant) à partir de déchets organiques. Le biogaz contient surtout du méthane et du dioxyde de carbone (CO2). Ses principaux usages sont la cogénération pour la production d’électricité et l’injection de biométhane dans les réseaux de gaz naturel. Le digestat contient de l’azote ammoniacal, utilisable comme engrais liquide en remplacement des engrais minéraux azotés.

3. Pourquoi la Bretagne a-t-elle été pionnière en matière de méthanisation ?

Terre d’élevage, la Bretagne dispose d’un gisement intéressant avec ses 25 millions de tonnes annuelles d’effluents (lisiers et fumiers). Actuellement, 1 million de tonnes d’effluents d’élevage sont méthanisées. « Même si les pratiques agricoles changent, il y aura toujours de la matière à récupérer pour la méthanisation », observe-t-on à l’Ademe, l’Agence de la transition écologique.

4. Quel est le soutien apporté par l’État aux producteurs de biogaz ?

L’Ademe apporte une aide à l’investissement aux producteurs de biogaz. Elle représente en moyenne 10 % du coût total du projet. Les pouvoirs publics soutiennent aussi la filière par l’instauration d’un tarif d’achat de l’électricité et du méthane produits à partir du biogaz. Ce dispositif assure au producteur de vendre le biométhane produit par son installation à un fournisseur de gaz naturel, à un tarif fixé et pour une durée de 15 ans. Un dispositif analogue s’applique à l’électricité.

5. La Région Bretagne soutient-elle toujours la méthanisation ?

La Région Bretagne a réduit son soutien à la méthanisation depuis deux ans. Elle ne finance plus aujourd’hui que les projets de micro-méthanisation, qui permettent de brûler les gaz responsables du réchauffement climatique pour produire de la chaleur.

6. Que représente la méthanisation dans le mix énergétique breton ?

En 2019, le biogaz a représenté 6 % de l’électricité et 4,5 % de la chaleur produite en Bretagne. Le Pacte biogazier breton a fixé en 2019 des objectifs ambitieux. La production de gaz renouvelable doit être multipliée par 6,4 d’ici 2030. Un développement fort de l’injection est attendu avec l’objectif d’atteindre, dès 2025, un volume de biogaz injecté dans les réseaux équivalant à 10 % de la consommation bretonne de gaz naturel en 2018.

7. Combien de projets sont en cours en Bretagne ?

En 2020, 16 projets bretons de méthanisation ont obtenu un financement de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. Montant total des aides accordées : 4,3 millions d’euros. Un nouvel appel à projets a été lancé en 2020, en partenariat avec la Région Bretagne et certains départements bretons. « Cette année, une priorité sera donnée aux projets collectifs et centralisés multi-acteurs », signale le site de l’Ademe Bretagne. Entre 20 et 30 candidatures sont attendues pour cet appel à projets clos ce mercredi 30 septembre.

8. Quel est le coût de l’énergie produite par les méthaniseurs ?

En France, selon l’Ademe, le coût de l’énergie produite par cogénération est compris entre 96 et 130 € le mégawattheure (MWh) pour les unités à la ferme. Il est compris entre 95 et 167 € pour les unités industrielles dites centralisées. À titre de comparaison, le coût « cash » de l’électricité d’origine nucléaire est estimé à 33 € le mégawattheure par la Société française d’énergie nucléaire.

www.ouest-france.fr

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