Le salon des Solutions
environnementales du Grand Ouest

Les Actualités

Placements durables : généralistes, verts ou solidaires, décryptage des labels

19/06/2021

Placements durables : généralistes, verts ou solidaires, décryptage des labels

Pas toujours bien connus ni compris par les épargnants, les labels durables sont pourtant désormais incontournables. (Shutterstock)

Près de 900 produits d'épargne sont labellisés par un des trois principaux labels français : ISR, Greenfin et Finansol. Un record en Europe. Et des labels concurrents de nos voisins se sont aussi fait une place de choix dans l'Hexagone. Mais quelles garanties nous apportent ces « appellations contrôlées » ?

Pas toujours bien connus ni compris par les épargnants, les labels durables sont pourtant incontournables. Généralistes, verts ou solidaires, ils ont chacun leurs spécificités mais partagent un socle commun : l'obligation pour les produits d'épargne labellisés de prendre en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur sélection, ainsi que l'engagement actionnarial (voir encadré). Mais sont-ils fiables ? Ils ont tous des processus de labellisation certifiés qui garantissent le respect de leur cahier des charges. En revanche attention, ils n'ont pas tous les mêmes exigences. En fonction des convictions de chacun, il faudra porter une attention particulière à leur méthodologie.

ISR, le label généraliste

Le label ISR (investissement socialement responsable ) est aujourd'hui le plus octroyé. « Pour labelliser un fonds, les sociétés de gestion doivent démontrer qu'elles ont mis en place un processus de sélection des meilleures valeurs », souligne Pierre Chabrol, chef du bureau épargne et marchés financiers à la direction du Trésor et porte-parole du label ISR. Le label a la particularité d'être généraliste et n'impose donc pas d'exclusions sectorielles : « Nous pensons que la finance responsable peut être appliquée à tous les secteurs, précise-t-il. L'accompagnement et la transformation des entreprises vers des pratiques plus responsables, c'est ça la promesse du label. » Depuis octobre 2020, il est aussi ouvert aux fonds immobiliers.

Greenfin, le label vert

Le deuxième label géré par l'Etat permettra aux épargnants d' investir vert . Greenfin exclut les secteurs du nucléaire et des énergies fossiles, huit activités étant éligibles : l'énergie, le bâtiment, la gestion des déchets, l'industrie, le transport propre, les technologies de l'information et de la communication, l'agriculture et la forêt, ainsi que l'adaptation au changement climatique. Il s'agit du plus sélectif des labels, mais beaucoup des produits financiers labellisés sont des fonds non cotés ou des fonds d'infrastructures, par définition moins accessibles au grand public.

Finansol, le label solidaire

Créé en 1997, le label Finansol est le plus ancien des labels français. « Le label garantit que tout ou partie de l'argent placé sera fléché vers une entreprise solidaire », explique Isabelle Guénard-Malaussène, présidente du comité du label. Il a vocation à soutenir des produits financiers variés, incluant des contrats d'assurance-vie, des livrets d'épargne ou des parts de capital d'entreprises solidaires, son cahier des charges s'adaptant aux contraintes de chacun. Tous ne sont pas 100 % solidaires, à l'image des fonds 90-10, dont la poche solidaire ne peut légalement excéder 10 %. « Pour une question de cohérence, nous demandons que la partie non solidaire intègre une analyse ESG », souligne la présidente.

Le lexique des labels

ESG : les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance sont des critères non financiers utilisés pour déterminer si une entreprise est durable.

Engagement actionnarial : il désigne les politiques de dialogue et de vote en assemblée générale, que pratiquent les sociétés de gestion pour le compte de leurs clients.

Exclusion : les produits d'épargne labellisés peuvent exclure des secteurs d'activité controversés, tels le tabac ou le charbon, ou des entreprises ne respectant pas certaines normes internationales, comme le Pacte mondial des Nations unies.

Les labels européens

Les labels européens sont aussi très présents en France. Près d'un quart des fonds ISR, par exemple, sont multilabellisés, l'autre label le plus fréquent étant le belge Towards Sustainability. Peuvent également être cités le label FNG Siegel, dédié aux produits germanophones, le Nordic Swan Ecolabel, qui couvre les pays nordiques, l'autrichien Umweltzeichen et le luxembourgeois LuxFLAG. Ils reposent sur un socle de critères communs : l'analyse ESG, l'engagement actionnarial et/ou les exclusions.

Comme leurs homologues français, ces labels rendent leur cahier des charges accessible au public. Un indispensable puisqu'ils ne sont pas tous aussi exigeants : FNG Siegel applique un label à étoiles, avec trois niveaux d'engagement, Umweltzeichen a un cahier des charges différent en fonction de chaque secteur ou typologie de produits, tandis que LuxFLAG se décline en un label ESG et quatre thématiques : environnement, climat, microfinance et obligations vertes. Pour clarifier l'offre à l'échelle européenne, la Commission planche sur la création d'un écolabel, qui serait avant tout un label vert excluant les activités polluantes. Il devrait voir le jour d'ici à 2023.

www.lesechos.fr

Annonce Publicitaire