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Prix de l’énergie : l’efficacité énergétique au service de l’industrie

19/05/2022

Prix de l’énergie : l’efficacité énergétique au service de l’industrie



Réduire ses factures énergétiques pour rester compétitif est un sujet au cœur des préoccupations de toutes les entreprises. Surtout pour certains secteurs de l’industrie, gros consommateurs d’énergie et responsables de 20 % des émissions françaises de dioxyde de carbone (CO2). Ils sont nombreux à miser sur l’efficacité énergétique pour optimiser leur consommation.

D’après les calculs du ministère de la Transition écologique, la facture énergétique de l’industrie s’élevait à 15,3 milliards d’euros (Mds€) en 2019. La seule part de l’électricité représente près de 60% du total.

Ces valeurs sont comparables à celles des années précédentes. Mais elles prennent un tout autre sens dans le contexte que nous connaissons, à savoir l’explosion du coût de l’énergie et l’indispensable transition écologique.

Compte tenu du contexte et pour rester compétitives, les entreprises adoptent différentes solutions parmi lesquelles des démarches d’efficacité énergétique (ou efficience énergétique). Le principe ? Optimiser et rationaliser la consommation d’énergie, afin d’en réduire les coûts, sans que cela n’impacte le bon déroulement des activités.

Le timing semble être le bon pour les industries soucieuses de leurs performances, mais aussi pour les PME, moins bien armées pour résister aux variations des prix de l’énergie. D’après le document de la CPME (confédération des PME) « Enquête Cybersécurité et transition écologique des TPE PME » en date de décembre 2021, la hausse des prix de l’énergie (hors carburant) impacte 81% des entreprises.

Analyse de données

Le constat dressé, les acteurs de l’industrie, s’ils souhaitent mettre en place une stratégie d’efficacité énergétique viable, doivent déterminer leur consommation en effectuant, par exemple, un audit énergétique. Avec à la clé, des résultats possiblement rapides, comme l’explique Eric Sénéchal, ingénieur au Centre d’expertise et de R&D de l’industrie mécanique, interrogé par Les Echos : « À l’issue d’une première étape d’audit énergétique, on arrive à économiser très rapidement entre 5 et 15 % de sa facture énergétique grâce à des solutions simples. »

Quid de ces solutions pour les entreprises ? Il s’agit dans un premier temps de traquer des données utiles en adoptant un Système de management de l’énergie (SME). L’Agence de la transition écologique (Ademe) explique qu’un SME permet de « structurer [la] démarche en donnant les moyens de connaître, d’analyser et de suivre [la] consommation énergétique, d’identifier les gaspillages et d’explorer les économies d’énergie possibles. » Le tout, pour un investissement moindre, puisqu’il n’est pas question ici de changer de matériel.

L’efficacité d’un tel système n’est plus à prouver. Et l’Ademe de citer l’exemple du fabricant de textile Freudenberg : cette PME a diminué sa consommation d’énergie de 25 % par produit fini grâce à un SME. Quant à la PME SEA Vernon (peinture, vernis, colle), elle a enregistré un gain de 6 % sur ses consommations globales d’électricité.

Avec cette méthode, le digital se met au service de l’efficacité énergétique. Sur le papier, la technique semble simple à mettre en œuvre. Pourtant, chez les industriels, « être capables d’avoir une vue globale du schéma énergétique n’est pas forcément acquis », soulignait Boris Berthier, expert chez Veolia, interrogé par AgroMedia.

Sur le terrain, les industriels rencontrent des difficultés à suivre leurs consommations sur la chaîne de production. C’est là qu’interviennent d’autres techniques, optimisées par l’intelligence artificielle. Créneau sur lequel se positionnent Dalkia, filiale d’EDF, et Metron, société spécialisée dans le management énergétique, qui ont développé une solution embarquant une IA baptisée « Dalkia Analytics ».

Cette technologie va récolter des données énergétiques. Comme l’explique l’énergéticien sur son site, sa solution « analyse en temps réel [les] flux énergétiques en fonction de l’activité du site (augmentation ou baisse de la production). Elle détecte les dérives par rapport aux modèles conçus grâce au Machine Learning (apprentissage automatique), prédit les consommations à venir et fournit les recommandations adéquates. » Restent ensuite à suivre lesdites recommandations.

Réduire ses factures tout en réduisant ses émissions de CO2

Si l’efficacité énergétique vise à diminuer sa consommation et donc sa facture énergétique, elle présente aussi un intérêt dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’efficience est « un levier essentiel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre », assure l’Ademe. Loin d’être anecdotique, l’efficacité énergétique est même, selon l’Agence, l’un des trois leviers mobilisables pour tendre vers la décarbonation d’une activité industrielle. Les deux autres étant l’évolution du mix énergétique – soit l’électrification et l’intégration des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) –, et l’efficacité matière et recyclage : comprendre recourir à moins de matière ou plus de matière recyclée. Autant de techniques mobilisables simultanément ou progressivement.

Et cette dimension carbone n’a rien d’anecdotique pour le secteur. « L’industrie représente près de 20 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, principalement portées par la chimie, les minéraux non métalliques et la métallurgie », rappelle la direction générale du Trésor. De fait, réduire cette part est un prérequis à la réalisation des objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) adoptée en mars 2020.

Afin de tendre vers cet objectif, l’exécutif s’attache à soutenir les dispositifs d’efficacité énergétique et de décarbonation des procédés. A travers le programme France Relance, l’État ambitionne ainsi de soutenir 23 nouveaux projets dans le cadre desdits dispositifs, qui doivent aboutir à une réduction de 20,1% des émissions de GES sur les sites concernés. Ce qui correspond à 565 000 tonnes d’équivalent CO2 par an. Coût total de l’investissement : 335 millions d’euros, dont 73 millions d’euros d’aides de l’Etat.

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