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Covid-19 dans les eaux usées : la surveillance débutera "dès la semaine prochaine" sur le littoral du Sud-Ouest

11/07/2020

Covid-19 dans les eaux usées : la surveillance débutera "dès la semaine prochaine" sur le littoral du Sud-Ouest

Afin de détecter un éventuel rebond de l’épidémie de coronavirus, des analyses vont être effectuées dans des stations d’épuration de Charente-Maritime, de Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.

Partout en France, le projet de mise en place d’un réseau national de surveillance des eaux usées monte en puissance. Baptisé Obépine (OBservatoire ÉPidémiologique daNs les Eaux usées), celui-ci doit permettre la détection précoce d’un éventuel rebond de l’épidémie de coronavirus.

Le processus est simple : chaque personne contaminée excrète, dans ses matières fécales, des traces de l’ARN viral du Covid-19 bien avant de manifester les premiers symptômes. Un phénomène qui touche aussi les personnes asymptomatiques. En analysant les eaux usées, on arrive donc à savoir, avec au moins une semaine d’avance, si le virus progresse dans une population donnée.

Expérimentation dans sept territoires

En Nouvelle-Aquitaine, à l’initiative du Conseil régional, une déclinaison locale du projet Obépine est sur les rails depuis plusieurs semaines, comme le révélait "Sud Ouest" le 25 juin dernier. Après plusieurs réunions, les représentants de la Région, de l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine, des Agences de l’eau et des collectivités sont entrés dans la phase concrète du projet. Objectif : surveiller, à titre expérimental, les zones touristiques du littoral cet été, avant d’envisager un élargissement du dispositif d’ici l’automne.

À ce jour, selon la Région, "sept collectivités ou groupement de collectivités" de Charente-Maritime, de Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ont manifesté leur "fort intérêt" pour cette expérimentation estivale. Parmi ces collectivités, toutes chargées de la gestion de plusieurs stations d’épuration, certaines sont plus en avance que d’autres. En pointe, le Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA) réalise ainsi déjà des prélèvements "depuis mai-juin".

Les autres devraient s’y mettre "dès la semaine prochaine". Il s’agit de la Communauté d’agglomération du Pays basque, du Sydec (Capbreton, Saint-Paul-les-Dax) et d’Emma (Souston, Moliets) dans les Landes, des agglomérations de Royan et de La Rochelle et, enfin, d’Eau 17 (Saint-Pierre-d’Oléron, Sainte-Marie, etc.), en Charente-Maritime.

Si le conditionnel est de rigueur, c’est que des incertitudes restent encore à lever. Car l’analyse d’un prélèvement d’eau usée coûte relativement cher, de l’ordre de 250 euros. Un sujet sensible, quand on sait que l’ARS préconise de réaliser, dans l’idéal, deux analyses hebdomadaires… Des discussions sont engagées avec les Agences de l’eau pour savoir qui paiera la facture. Nul doute qu’une solution sera trouvée, les collectivités se montrant "très motivées" par ce dispositif.

"Précieux outil"

Si tout se passe comme prévu, les prélèvements seront donc analysés dès la semaine prochaine. Dans un premier temps, un seul laboratoire public, le labo Qualyse de La Rochelle, effectuera l’ensemble des analyses. "Il est déjà opérationnel, assurent les services du Conseil régional. Puis, durant l’été, Il va y avoir une montée en charge de deux autres laboratoires, situés en Dordogne et dans les Pyrénées-Landes". Ces derniers "doivent encore monter en compétence, et disposer des équipements nécessaires". Pour aider ces trois laboratoires à s’équiper en matériel, la Région devrait voter le 17 juillet une subvention de 200 000 euros, notamment pour l’achat de centrifugeuses. 

Dès que le dispositif sera opérationnel, ce sera ensuite à l’ARS d’interpréter les résultats des analyses. "On est encore, au niveau de la recherche, dans une phase très expérimentale, nous assure-t-on. On n’est pas encore en capacité de faire une corrélation statistique entre la quantité d’ARN viral qu’on va retrouver dans les eaux usées et celle qu’on a dans la population. Pour le moment, ce n’est qu’un indicateur". Un indicateur qui pourrait toutefois se révéler être un "précieux outil", selon l’Académie de médecine, qui a recommandé mardi la surveillance systématique du virus dans les stations d’épuration en France.

Source : Sud Ouest




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