Les 16 premières usines bénéficiaires du fonds de décarbonation pour l’industrie

27/12/2020

Le chimiste Novacarb, à Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe-et-Moselle), va remplacer un turbo-compresseur par un moto-compresseur. © Philippe Bohlinger

L’Ademe vient de dévoiler les 16 premiers lauréats des appels à projets efficacité énergétique et chaleur industrielle issue de la biomasse inclus dans le dispositif de décarbonation de l’industrie du plan de relance. Avec quatre usines, Saint-Gobain se taille la part du lion.

C’est un bon début pour le dispositif de décarbonation de l’industrie, doté de 1,2 milliard d’euros dans le plan France relance. En cumulant les effets espérés de ces projets de décarbonation dans les 16 premières usines lauréates des appels à projets "efficacité énergétique" et "chaleur industrielle issue de la biomasse", ce sont 237 000 tonnes de CO2 par an qui ne seront plus émises dans l’atmosphère. Soit une réduction moyenne de 10% sur ces sites.

60,7 millions d'euros d'aides

Ces premiers projets d’électrification de procédé, de remplacement du charbon par de la biomasse et d’augmentation de matières recyclées dans les procédés représentent 291 millions d’euros d’investissements. Leurs porteurs bénéficieront d’une aide de 60,7 millions d’euros du fonds de décarbonation pour l’industrie. Ils devraient rapidement être suivis par d’autres. Pour l’appel à projets efficacité énergétique, l’Ademe a reçu 73 dossiers et 54 pour celui sur la biomasse.

16 projets partout en France

Avec quatre usines sur seize, Saint-Gobain se taille la part du lion, pour cette première vague. L’agroalimentaire, le papier et la chimie sont aussi très représentés.

voir la carte des projets

Armor Proteines à St-Brice-en-Coglès (Ille-et-Vilaine) va refondre ses procédés de production de traitement du lait cru.
Cristal Union à Villers-Faucon (Somme), qui produit de l’alimentation animale, va sortir du charbon en installant une nouvelle unité de séchage de pulpe de betteraves utilisant la chaleur fatale.
Dillinger France à Dunkerque (Nord), producteur de tôles, va revoir les équipements thermiques de ses fours.
Etex à Carpentras (Vaucluse), producteur de plâtre, va renouveler son séchoir pour réduire de 24% sa consommation.
Osiris à Roussillon (Isère), va remplacer le charbon avec la mise en place d’une chaudière permettant la valorisation de 6000 tonnes de résidus de distillation de l’activité "phénol et cumène". Le site atteindra 73% de chaleur d’origine renouvelable et de récupération.
Inovyn à Tavaux (Jura), un chimiste, va remplacer son procédé de concentration de saumure par un système électrique plus performant.
Novacarb à Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe-et-Moselle), chimiste, va remplacer un turbo-compresseur par un moto-compresseur.
Palm, papeterie installée à Descartes (Indre), va investir dans une filtration par osmose inverse et dans l’efficacité énergétique de sa production de papier.
Saica Paper à Venizel (Aisne) va installer une turbine de production d’électricité utilisant la chaleur de sa chaudière biomasse.
Saint-Gobain Glass à Emerchicourt (Nord) va investir pour augmenter le tri et le taux de calcin (verre issu du recyclage).
Saint-Gobain Isover à Orange (Vaucluse) va augmenter le taux de matière recyclée dans son four.
Saint-Gobain Eurocoustic à Genouillac (Creuse), va optimiser la consommation de matière dans sa production de dalles acoustiques de plafond en laine de roche.
Saint-Gobain Placoplatre à Cherves-Richemont (Charente), va récupérer la chaleur fatale de son sécheur et diminuer sa consommation d’eau.
Swiss Krono à Sully-sur-Loire (Loiret) va installer un sécheur basse température pour la fabrication de ses panneaux de bois.
Tereos Sucre France à Connantre (Marne) va installer un pré-séchage de pulpe de betterave utilisant de la chaleur fatale pour diminuer la consommation de quatre unités de séchage.
Vicat producteur de ciment à Xeuilley (Meurthe-et-Moselle) investit dans la production d’argiles activées pour remplacer le clinker dans la production de ciment.