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Sept des 20 projets européens de recyclage chimique des plastiques sont français

16/11/2020

Sept des 20 projets européens de recyclage chimique des plastiques sont français

L'IFPEN et sa filiale commerciale Axens ont annoncé en septembre un accord pour exporter au Japon leur procédé Rewind PET de glycolyse du polyéthylène téréphtalate.        © Laurent Rousselle

Le recyclage chimique et mécanique des plastiques accélère, et la France est bien placée avec 7 des 20 projets européens dans l'économie circulaire des plastiques, a relevé Eric Quenet, directeur de PlasticsEurope France, le 5 novembre.

Incités par les autorités européennes et nationales à réduire leur empreinte carbone, poussés par leurs clients tenus de respecter des taux d'incorporation, les fabricants de polymères pressent le pas sur le recyclage. Nombreux sont les pétrochimistes - à l’instar de DOW, Total ou encore Ineos, à avoir récemment investi dans des projets de recyclage chimique.

Déjà 7 projets de recyclage chimique en France

"C’est en France que s’écrit le nouveau chapitre de l’économie des plastiques", estime Eric Quenet, qui relève que "20 projets européens ont été annoncés, dont 7 en France". Le soutien au recyclage mécanique et chimique annoncé en septembre dans le plan de relance est le bienvenu pour les porteurs de projets.

Etat des projets pour le recyclage chimique et physico chimique des plastiques en France

  • Total a récemment annoncé une unité de recyclage du PE, du PP et d'une proportion montante de PS sur sa future plate-forme de chimie verte à Grandpuits (Seine-et-Marne). Le pétrochimiste et énergéticien poursuit également ses travaux sur le recyclage du PS à Carling (Moselle).
  • L'annonce suivait celle d'Ineos et Trinseo, qui ont choisi Wingles (Nord) pour implanter leur unité de recyclage chimique du polystyrène.
  • En juin, Dow Polyurethanes (PU) avait annoncé "une avancée majeure" dans son programme de recyclage des matelas, RENUVATM, grâce à l'installation, sur le site d'Orrion Chemicals Orgaform à Semoy (Loiret), d'une unité de recyclage à l'échelle industrielle de la mousse PU des matelas en fin de vie. Cette unité de recyclage chimique convertira la mousse PU en matière première (polyol) utilisable dans des produits en mousse rigide ou flexible, grâce à un partenariat avec H&S Anlagentechnik, qui a fourni les procédés et installations clé en main, précise Dow. La livraison du premier lot de polyols RENUVA™ est prévue au cours du premier semestre de 2021. Menacée de fermeture, l'usine de Semoy avait été reprise en 2009 par Dow Chemicals (resté son premier client) puis cédée à Orrion Chemicals l'année suivante.
  • Carbios devait initialement s'installer à Saint-Fons (Rhône) comme indiqué sur cette carte, mais la pépite française de la chimie verte a finalement accepté l'offre de Michelin, et regroupera toutes ses activités sur le site du pneumaticien près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
  • Soprema recycle depuis l'an dernier à Strasbourg (Bas-Rhin) les PET complexes et opaques en mousses isolantes pour la construction, dans une unité nommée Sopraloop.
  • Le projet de valorisation du polychlorure de vinyle (PVC) d'Oreade, filiale de Suez, se situe à la marge du recyclage. Ce site de valorisation énergétique extrait des fumées d'incinération des résidus, purifiés par Resolest (une co-entreprise de Sita-Suez et Solvay) qui en extrait le sel (NaCl). Ce sel, acheminé en saumure par un pipeline de 4 km, est ensuite utilisé par l'usine Solvay de Dombasle (Meurthe-et-Moselle) pour fabriquer du carbonate de soude, en remplacement du sel vierge. Interrogé, Suez n'a pour l'instant pas répondu à nos demandes concernant l'avancement de ce projet.

D'autres projets existent, eux aussi à la marge du recyclage chimique, comme le projet CarbHFlex d'ArcelorMittal de captation du carbone sur son site sidérurgique de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) pour le transformer, avec Lanzatech, en précurseurs chimiques de plusieurs polymères, puis en polymères.

10 millions de tonnes de plastique recyclé en 2025

Les fabricants de polymères misent aussi sur le recyclage mécanique, en faisant l’acquisition d’unités de recyclage ou en s’approvisionnant directement chez les recycleurs. C'est le cas aux Pays-Bas, où Lyondellbasell et Suez ont créé une joint-venture où le second fournit au premier du polyéthylène (PE) et du polypropylène (PP) issu de déchets.

PlasticsEurope estime que les conditions sont réunies pour la mise sur le marché de volumes significatifs de matières premières recyclées (MPR), notamment en France, qui devrait trouver des débouchés européens pour 10 millions de tonnes d’ici à 2025, comme le demande la Commission européenne. "Il y a une mutation profonde", assure Eric Quenet pour qui le mix recyclé - matière vierge va évoluer à court et moyen terme.

www.usinenouvelle.com


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