Le salon des Solutions
environnementales du Sud-Ouest

Les Actualités

Transition écologique : de nombreux acteurs à embarquer pour que la dynamique s’enclenche

20/07/2021

Transition écologique : de nombreux acteurs à embarquer pour que la dynamique s’enclenche

Auteur : Syda Productions

Des chambres de commerce et d'industrie aux associations, en passant par les professionnels, les collectivités se doivent d'associer tout un écosystème d'acteurs d'horizons variés dans l'objectif d'une transformation du territoire en profondeur. La commande publique est sans doute un levier trop peu utilisé pour engager les territoires dans la transition énergétique, l'économie circulaire et, plus globalement, un modèle de développement plus durable.

Pour autant, aussi ambitieuse soit-elle, aucune collectivité n’a la prétention de créer une véritable dynamique sans encourager parallèlement une multiplication d’initiatives locales portées par des acteurs multiples.

La force de frappe des chambres consulaires

Les territoires ruraux doivent travailler en association étroite, en particulier avec le secteur agricole qui est à la fois un grand émetteur de gaz à effet de serre mais aussi, avec la méthanisation et l’accueil d’installations photovoltaïques ou éoliennes, un partenaire privilégié pour développer les énergies renouvelables.

Sa mise en mouvement demande un effort d’animation, de présentation des enjeux et des solutions. Mais « si on se contente de lancer une invitation, on a dix personnes, relate Aurélie Chevallier, directrice du pôle aménagement durable du territoire de la communauté de communes du Thouarsais [31 communes, 36 100 hab., Deux-Sèvres]. Si on travaille avec la chambre d’agriculture ou un Civam [centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural, ndlr], on peut mener des démarches de coconstruction plus légitimes. »

De même, les chambres de commerce et d’industrie doivent être associées aux réflexions dans le monde de l’entreprise car elles ont une force de persuasion essentielle.

Accompagner les professionnels ambitieux

Dans les territoires qui subissent en partie la transition car une installation doit y fermer, les exploitants peuvent eux-mêmes accompagner les projets. Illustration en Italie où l’énergéticien Enel est contraint d’arrêter « vingt-trois centrales, représentant à elles seules 20 % de la capacité nationale », expliquait Marco Fragale, son directeur du développement lors du salon World efficiency solutions qui s’est tenu à Paris mi-décembre.

« Plutôt que de les abandonner, nous nous sommes demandé ce qui conservait un certain intérêt ou pouvait être réutilisé par des activités compatibles, mais plus durables : des bâtiments, des réseaux, des machines, etc. » Dans le cadre de son projet Futur-e, l’énergéticien a lancé une série d’appels à idées en constituant des commissions avec les collectivités touchées, un travail en partenariat qui permet notamment d’obtenir plus facilement des permis et des autorisations. Centres de sport, cité maritime, parc de recherche… Plusieurs propositions ont été formulées par les riverains avant que des promoteurs soient recherchés pour les mettre à exécution.

Ne pas oublier les autres collectivités

Si chaque échelon territorial a ses responsabilités en matière de climat, les deux acteurs essentiels sont l’établissement public de coopération intercommunale, qui se doit d’établir et de faire vivre un plan climat-air-énergie territorial (PCAET), et la région. Elle est appelée à fixer un cadre plus large avec son schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet).

Elle est chargée du développement économique et de la formation professionnelle, deux composantes essentielles de la transition, en particulier quand le territoire est isolé. « A Wallis-et-Futuna, créer un bac développement durable permettrait d’avoir de la main-d’œuvre qualifiée pour la maintenance de panneaux photovoltaïques alors qu’aujourd’hui les quelques installations existantes ont besoin de gens de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) pour les entretenir », illustre le secrétaire d’Etat à la Transition écologique, Sébastien Lecornu.

La dynamique universitaire

Toujours en matière de formation, le programme « campus zéro carbone » initié en Hauts-de-France montre comment les établissements d’enseignement supérieur peuvent s’inscrire dans une dynamique régionale. « Une dizaine de projets mettent en avant différentes composantes de l’université », souligne Lenaïg Lijeour, chargée de projets de la communauté d’universités et d’établissements Lille Nord de France.

Très concrètement, la Cité scientifique de Villeneuve-d’Ascq évalue plusieurs pistes pour verdir la mobilité de ses étudiants, en partenariat avec de jeunes entreprises qui développent des offres de trottinettes en libre service et autre plateforme de court-voiturage. De son côté, l’université catholique de Lille profite de travaux de rénovation pour créer un lieu d’études visant à mieux comprendre les réactions des usagers face à l’intelligence du bâtiment.

A l’écoute des associations et des habitants

Difficile, enfin, de créer une dynamique sans l’appui de mouvements citoyens ou d’associations environnementales. Il s’agit de les intégrer aux réflexions le plus en amont possible, pour s’entendre sur les enjeux de la transition et les obstacles à ne pas négliger. Gare à ne pas créer, sans le vouloir, un climat de défiance. Une bonne concertation dès l’étape de planification permettra d’aller beaucoup plus vite au moment d’entrer dans la phase opérationnelle.

A l’image du travail entrepris par la métropole Rouen Normandie avec le WWF, apporter des gages d’ouverture fluidifie les projets et permet parfois d’en faire émerger. La multiplication des installations renouvelables dites « citoyennes » montre que l’habitant lambda peut aussi être un apporteur de fonds providentiel.

www.lagazettedescommunes.com

Annonce Publicitaire