Des bornes de recharge raccordées pour la première fois à des éoliennes : "la population voit quelque chose qui est produit directement"

Une station, située à Breteuil (Oise), propose de recharger sa voiture avec une électricité d'origine éolienne. • © Noorullah Shirzada / FTV

"C’est une première en France et c’est chez nous", se réjouit Jean Cauwel, maire de Breuteuil. Depuis le 25 septembre 2025, sa commune de 4 300 habitants est dotée d'une nouvelle technologie : quatre bornes électriques, reliées à des éoliennes situées à quelques kilomètres, permettent aux propriétaires de voitures électriques de s'alimenter en circuit court.

Les travaux de raccordement ainsi que l'achat du dispositif ont été entièrement financés par la société Kallista, l'exploitant des éoliennes.

Les bornes sont raccordées aux éoliennes via un câble souterrain. En cas de besoin, ces recharges sont aussi reliées au réseau. • © Noorullah Shirzada / FTV

Une "contrepartie" aux éoliennes

Pourtant, l'édile, qui est aussi conseiller régional (Républicains et indépendants) se bat habituellement plutôt contre les éoliennes, aux côtés de Xavier Bertrand. Il explique avoir accepté cette proposition car il estime qu’il s’agit d’une "contrepartie" : "Quand Kallista est venue pour renouveler le parc et augmenter la hauteur des mats, j’ai discuté avec eux pour dire que ce serait bien que la population voit quelque chose qui est produit directement par les éoliennes. Ils nous ont proposé ces bornes."

Pour utiliser ces bornes, aucun abonnement n'est nécessaire, une carte bancaire suffit. La charge prend quelques minutes. • © Noorullah Shirzada / FTV

Les quatre bornes, d'une puissance totale de 400 kW, proposent un prix jusqu’à 40 % moins cher que la concurrence : 0,30 € le kWh, était-il inscrit sur le panneau d'affichage, ce jeudi 25 septembre 2025, jour de l'inauguration. À titre de comparaison, le prix d'une recharge à domicile est en moyenne de 25 centimes le kWh.

" Ce n'est pas un prix d'appel. On n’a pas vocation à changer ce prix. Ce qui pourrait le faire modifier, ce sont des évolutions réglementaires ou fiscales."

Guillaume Kosman, directeur de la mobilité électrique chez Kallista Energy

"Tout ce qui est agrégateur, fournisseur et distributeurs d’électricité, ce sont autant d’acteurs par lesquels on s’affranchit de passer", poursuit Guillaume Kosman, directeur de la mobilité électrique chez Kallista Energy. "C’est le modèle de l’autoconsommation : le panneau photovoltaïque qu’on peut avoir sur le toit de sa maison et la prise dans son garage, on l’a dupliqué ici à très grande dimension."

Quant au surplus d'électricité, c'est-à-dire la production qui ne serait pas consommée par les bornes de recharge, il sera injecté sur le réseau.

Un système à développer

L’entreprise, qui exploite 40 parcs éoliens et solaires en Europe, veut démocratiser ce processus : "Notre objectif, à l’échelle de la France, c’est de développer un réseau de stations de recharge ultrarapide, directement connectée sur des sources d’énergies renouvelables", explique Johan Tardy, président de Kallista Energy.

Pour son lancement, cette nouvelle station de recharge affiche un prix de 0,30 € le kWh. • © Noorullah Shirzada / FTV

D’autres projets de parcs éoliens, avec des bornes électriques, sont en cours d’instruction dans la région Hauts-de-France. Les freins sont toutefois nombreux : saturation locale en éoliennes, ventes de voitures électriques qui plafonnent en France, pressions en Europe pour repousser la transition...

Avec Mickael Guiho / FTV

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