Freins et pneus: la nouvelle frontière pour réduire la pollution automobile?

Norauto

La commission européenne vient de dévoiler son projet de nouvelle norme Euro 7, qui vise à réduire la pollution automobile. Avec pour la première fois une prise en compte des émissions de particules générées par les freins et les pneus, qui ne disparaitront pas en passant à l'électrique.

C'est une des particularité de la nouvelle norme Euro 7 présentée ce jeudi 10 novembre par la Commission Européenne. En plus de durcir les contraintes encadrant ce qui sort du pot d'échappement, de nouvelles règles veulent également s'attaquer aux émissions de particules générées par les pneus et les freins. Des émissions qui ne disparaitront pas, en effet, même en passant au 100% électrique uniquement dans les voitures neuves à partir de 2035.

"Je vous parle ici d'émissions tant pour les voitures à moteurs à combustion qui continueront à être mises sur le marché d'ici à 2035, que pour les émissions des poids lourds, mais aussi des véhicules électriques", a souligné le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton.

"C'est important, car on a le sentiment que les véhicules électriques sont totalement propres -c'est vrai qu'ils sont beaucoup plus propres en ce qui concerne le CO2 c'est une évidence- mais les véhicules sont en gros 40% plus lourds que les véhicules thermiques moyens et donc ils émettent plus de ces particules" liées aux frottements des pneus et des freins, a-t-il poursuvi.

Une première mondiale

Le projet de réglementation actuel vise à faire reculer de 27% les particules émises par les freins d'ici à 2035 et par rapport à 2013 et la norme actuelle Euro 6.

"Les règles de la norme Euro 7 seront les premières normes mondiales sur les émissions à aller au-delà de la réglementation des émissions des pots d'échappement et à fixer des limites supplémentaires pour les émissions de particules provenant des freins et des règles sur les émissions de microplastiques provenant des pneus", souligne un communiqué de la Commission européenne.

Dans la perspective de la fin des ventes de voitures thermiques en 2035, les émissions non-liées à l'échappement représenteront 90% de la pollution aux particules générées par le transport routier, estime en effet la commission.

"La Commission devrait préparer un rapport sur l'abrasion des pneumatiques d'ici la fin 2024 afin d'examiner les méthodes de mesure et l'état de l'art afin de proposer des limites d'abrasion des pneumatiques", souligne le document de projet.

Comment s'appliquera cette norme?

Difficile donc de savoir pour le moment comment s'appliquera concrètement cette norme sur les pneus et les freins au-delà de l'objectif global de réduction des émissions.

Une étude récente montrait que, sur une voiture actuelle, les pneus pouvaient finalement se révéler "plus polluants" que les gaz d'échappement. En 2019, une autre étude avait déjà montré que pneus et freins pouvaient être à l'origine de 41% des émissions de particules du trafic automobile en Ile-de-France.

Une start-up française, Tallano, s'est justement spécialisée dans une technologie capable d'aspirer ces particules liées aux pneux et aux freins. Une expérimentation avait été mise en place en 2018 sur des RER, mais aussi sur des Renault Zoé de la mairie de Paris.

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