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Hydrogène décarboné: le chimiste américain Chemours (ex-DuPont) investit dans les Hauts-de-France

16/01/2023

Hydrogène décarboné: le chimiste américain Chemours (ex-DuPont) investit dans les Hauts-de-France

L’hydrogène est crucial pour décarboner l’industrie lourde comme le secteur de la chimie ou de la sidérurgie et permettre de continuer à produire de l’acier en réduisant ou éliminant les émissions de gaz à effet de serre. Photo Brendan Smialowski / AFP - AFP

Cette nouvelle usine, à Villers-Saint-Paul, près de Creil dans l’Oise, permettra de fabriquer d’ici 2025 des ionomères (matières plastiques pouvant conduire l’électricité) et des membranes utilisés dans les électrolyseurs qui séparent les molécules d’hydrogène et d’oxygène contenues dans l’eau (H2O), et dans les piles à combustible à hydrogène.

Le chimiste américain Chemours, issu d’une scission du groupe DuPont en 2015, a annoncé jeudi un investissement de quelque 200 millions de dollars en France pour une usine fabriquant les membranes d’électrolyseurs nécessaires à la production industrielle d’hydrogène décarboné.

Chemours vise 80 nouveaux salariés

Cette nouvelle usine, à Villers-Saint-Paul, près de Creil dans l’Oise, permettra de fabriquer d’ici 2025 des ionomères (matières plastiques pouvant conduire l’électricité) et des membranes utilisés dans les électrolyseurs qui séparent les molécules d’hydrogène et d’oxygène contenues dans l’eau (H2O), et dans les piles à combustible à hydrogène.

Chemours va construire une deuxième usine sur le site chimique de 40 hectares qui existe depuis 1917, repris au début des années 2000 par DuPont.

Jusqu’à présent, avec 60 salariés, cette usine produit des molécules hydrofuges pour le textile, les casseroles ou les mousses anti-incendie des pompiers.

Chemours table sur l’emploi de 80 salariés dans cette nouvelle usine.

Chemours, également implanté en Europe aux Pays-Bas et en Belgique, « a choisi d’investir 200 millions de dollars en France car nous avons senti un véritable alignement entre ce que nous voulons faire et ce que le gouvernement français veut faire » pour développer l’économie de l’hydrogène, a déclaré Denise Dignam, présidente de la division matériaux haute performance de Chemours.

Une aide publique en discussion

« C’est l’un des investissements les plus importants de Chemours depuis sa création », a indiqué le PDG du groupe Mark Newman.

L’investissement du groupe américain Chemours comprendra une aide d’État, soutenu par le plan d’investissement France 2030 et l’Ademe. Le montant de cette aide publique, dont une partie vient de la région, notamment pour la formation, est encore en discussion.

La décision d’implantation a été prise « en moins de six mois » : « Pour encourager les implantations industrielles, dans les Hauts de France, nous savons faire rapidement (…) L’hydrogène est un atout pour le développement de la région » a dit Xavier Bertrand, président de la région.

« Chaque fois qu’une usine se construit en France, la colère recule », a salué le ministre de l’industrie Roland Lescure.

« Supprimer toutes les émissions néfastes »

Avec cette usine, « on va créer un écosystème de l’hydrogène en dépolluant et en supprimant toutes les émissions néfastes », a-t-il ajouté.

« Cet investissement est un signal majeur pour la politique industrielle française, dans cette période de hausse des prix de l’énergie et de compétition accrue notamment par l’Inflation Réduction Act américain », a précisé Bercy dans un communiqué.

Il démontre que « la politique menée depuis six ans par Bruno Le Maire porte ses fruits, tant sur l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers que sur le développement de technologies d’avenir ».

L’hydrogène est crucial pour décarboner l’industrie lourde comme le secteur de la chimie ou de la sidérurgie et permettre de continuer à produire de l’acier en réduisant ou éliminant les émissions de gaz à effet de serre.

98 % de la production d’hydrogène n’est pas verte

Mais actuellement plus de 98 % de l’hydrogène produit dans le monde provient du réformage du gaz, une technologie fortement émettrice, ou d’une technologie alcaline d’électrolyse de l’eau qui n’émet pas de CO2 mais qui ne permet pas non plus de produire de l’hydrogène en gros volume.

L’Europe, et particulièrement la France, sont en pointe dans le secteur de l’hydrogène vert ou décarboné produit par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable ou nucléaire, selon une étude de l’Office européen des brevets et de l’Agence internationale de l’Énergie publiée mardi.

www.lavoixdunord.fr


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