La consultation en ligne du Grand Défi des entreprises pour la planète a recueilli plus de 65 000 contributions

Virginie Raisson-Victor et Jérôme Cohen, cofondateurs de l'initiative "Le Grand Défi" dont la première session s'est tenue les 10 et 11 juin 2022 à Nantes. Droits réservés - DR - Le Grand Défi

Le Grand Défi des entreprises pour la planète, une initiative citoyenne qui a pour objectif de mobiliser les entreprises afin d’accélérer la transition vers la durabilité, a rendu publics les résultats de la consultation en ligne qu’il a menée entre février et juin 2022. Au total, plus de 65 000 contributions ont été reçues, elles montrent que les entreprises considèrent avoir une responsabilité forte dans la crise écologique.

65 000, c’est le nombre de contributions reçues par le Grand Défi des entreprises pour la planète à l’issue d’une consultation en ligne ouverte entre février et juin 2022. Pendant près de quatre mois, salariés, dirigeants, actionnaires d’entreprises, représentants de réseaux d’entreprise, membres d’institutions, ou encore syndicats et associations avaient été appelés à répondre à une cinquantaine de questions sur la transition écologique des acteurs du monde économique. Le but de cette grande consultation : "Nourrir les échanges et préparer les délibérations des 100 entreprises tirées au sort par le Grand Défi, avec trois objectifs principaux : qualifier la motivation écologique des entreprises et ses ressorts, identifier les obstacles à la transition des entreprises ainsi que leurs besoins pour la mettre en œuvre et repérer des leviers d’action et de transformation", expliquent les organisateurs de l’initiative.

DES CONTRIBUTIONS ANALYSÉES PAR L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

"Le questionnaire était organisé autour de sept grandes thématiques comme la conception, la communication ou encore la distribution et la vente de manière à couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur des entreprises", rappelle Valérie Brisac, directrice exécutive du Grand Défi à AEF info. Pour valider leurs contributions, les participants devaient remplir deux des sept catégories en fonction de leur champ de compétences.

L’analyse des contributions a été menée avec le cabinet d’intelligence artificielle Bluenove. Via des questions relativement ouvertes comme "quelles sont les actions que l’entreprise doit mettre en place pour réduire son impact", ou "quel est le principal impact environnemental de l’entreprise", "une parole spontanée a été recueillie", se félicite Valérie Brisac. Ces propositions ouvertes ont ensuite été moulinées par une intelligence artificielle qui les a recoupées en clusters thématiques.

QUATRE GRANDES TENDANCES

Résultat, quatre grandes tendances se dégagent : d’abord, celle que les entreprises ont une responsabilité forte dans la crise écologique. "Cela a été l’une de la plus grande surprise", analyse Valérie Brisac, "il y a une vraie uniformité de ton quant à l’impact des entreprises sur le changement climatique". Deuxième tendance : celle que l’engagement dans la transition écologique contribue à la pérennité des entreprises. "Là aussi, nous avons été un peu surpris. Beaucoup d’interlocuteurs estiment que la contrainte réglementaire en matière de changement climatique peut représenter une opportunité pour les entreprises. Il y a également l’idée qu’il y aura un avantage à ceux qui, les premiers, changeront de modèle", ajoute la responsable.

Les contributeurs soulignent également la nécessité de lever plusieurs freins pour accélérer la transition écologique de l’économie. "Ces freins sont à la fois externes comme les difficultés technologiques mais également internes tels que la difficulté à changer la gouvernance ou l’organisation du travail", note Valérie Brisac.

Face à cela, des réponses fortes sont attendues de la part des pouvoirs publics. "Les entreprises sont conscientes que les changements sont systémiques et elles demandent à être accompagnées dans cette restructuration", observe la fondatrice du Grand Défi.

Ces contributions ont été communiquées aux délégués du Grand Défi dès la fin de l’été, en amont de la troisième session. "Elles sont un des outils qui vont leur permettre d’élaborer les 100 propositions qu’ils ont la charge de préparer", annonce Valérie Brisac. Les délégués se réunissent ce 18 et 19 novembre à Montpellier pour finaliser ces propositions qu’ils doivent présenter d’ici à début janvier. "À l’heure actuelle, 200 propositions ont déjà été élaborées, il faut maintenant les relire, les finaliser, les regrouper pour arriver à la liste finale", indique Valérie Brisac.

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