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Lallaing : le désamianteur aLiSa.D va valoriser les déchets dangereux
25/04/2023
La société aLiSa.D ne fait pas mystère de son activité : désamiantage, dépollution. Les automobilistes qui empruntent l’autoroute A21 à hauteur de la ZAC Bonnel à Lallaing peuvent en témoigner. Son dirigeant, Olivier Rio, veut maintenant valoriser les déchets dangereux par pré-traitement.
On n’est jamais trop prudent. En décembre 2021, la Commission européenne donne son feu vert au rapprochement des deux groupes de gestion de l’eau et des déchets, Veolia et Suez. Pas du goût d’Olivier Rio, patron d’aLiSa.D, une entreprise lallinoise de travaux de retrait d’amiante et autres polluants, intervenant en milieu industriel et sur des ouvrages fonctionnels en activité. « Les prix risquent de s’envoler », dit-il en pensant aux 1 500 tonnes de déchets dangereux collectés par lui chaque année. Faute d’installation de stockage de déchets dangereux dans notre région, ils prennent la route pour être entreposés à Villeparis, à Limay… des sites gérés par Suez. Mais ce n’est pas sa seule préoccupation. « Nous devons préserver nos ressources. » La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) de 2020 pousse à ça. Encore faut-il trouver des solutions aux artisans. Que faire du mastic amianté des joints de fenêtres ? Que pèse 100 grammes comparés aux vingt kilos et plus d’un double vitrage ?
« On met de l’alu, de l’inox… en décharge, c’est une hérésie. »
Olivier Rio a sa solution : créer sa propre installation fixe de traitement de l’amiante, valorisation de déchets dangereux par pré-traitement. Pour traiter ses propres déchets et collecter – en faisant appel à la société Theys – ceux d’artisans en mal de solution. « On met de l’alu, de l’inox… en décharge, c’est une hérésie. » Qui se monte en tonnes. « De l’équivalent de 50 à 100 tonnes par an, ajoute-t-il en parlant de lui. C’est plus économique de jeter que de trier. » Du moins jusqu’ici. Le projet porté par Olivier Rio, en collaboration avec Teams2 (Le pôle de compétitivité Technologies de l’environnement appliquées au matières et aux matériaux à Lens), vise donc à effectuer un regroupement de déchets dangereux (à Lallaing, dans des entrepôts sur la ZAC Bonnel, près du siège social d’aLiSa.D). Pour les trier et les pré-traiter en séparant les substances dangereuses (en proportion limitée dans les déchets, environ 5 %) du reste des déchets, afin de valoriser la majorité des déchets réceptionnés et produits ou de les éliminer.
La poursuite du traitement se fera dans des filières de valorisation matière et énergie des déchets non dangereux issus du traitement (vannes, bois, verre, ferrailles, non souillés par des substances dangereuses). Ce sera le cas pour 95 % du tonnage de déchets réceptionnés. Le reste sera envoyé à une filière d’élimination employant le principe de l’inertage par vitrification (fusion des déchets à 1 400º) à des fins de valorisation en sous-couche routière. 650 tonnes de déchets seront traitées par an à Lallaing.
Les étapes futures
« Sauf imprévu, l’arrêté préfectoral portant ouverture d’enquête publique devrait tomber fin 2023 », dit Olivier Rio, très content de l’attention portée au projet par Jean-Paul Fontaine, maire de Lallaing.
Le traitement sur le site, en l’occurrence un bâtiment déjà existant de 870 m2, à l’entrée de la zone (constitué de quatre cellules de 166 m2 et de bureaux), sera réalisé et adapté en fonction du type de déchet réceptionné et de son niveau de pollution par découpe, sablage, hydrogommage, fragmentation. Ce travail sera fait dans une enceinte confinée à l’intérieur d’une des deux cellules exploitées par aLiSa.D (les deux autres sont louées à une entreprise).
Le trafic évalué à deux à quatre camions
« On va embaucher des gens spécialisés en décontamination. On n’a pas en interne le personnel pour faire le sablage, reconnaît le dirigeant. On va donc créer de deux à quatre postes. »
Les eaux pluviales de voiries de la plateforme d’entreposage des déchets seront rejetées vers le bassin d’infiltration de la zone industrielle, après passage par un bassin de tamponnement (166 m3) et par le séparateur d’hydrocarbures commun au réseau d’eaux pluviales du site.
Le trafic généré par le projet est évalué à deux à quatre camions par semaine et à cinq véhicules légers par jour.
En chiffres
47 : Le nombre de salariés à aLiSa.D dont 41 qui interviennent sur les chantiers de désamiantage. Tous en CDI.
7 : En million d’euros, le chiffre d’affaires de l’exercice comptable 2022.
500 000 : En milliers d’euros, l’investissement d’aLiSa.D dans le projet d’installation de traitement de l’amiante, valorisation de déchets dangereux. Bpifrance intervient à hauteur de 50 % du montant.
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