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Un acteur de la distribution alimentaire s’engage pour une agriculture régénératrice

05/11/2022

Un acteur de la distribution alimentaire s’engage pour une agriculture régénératrice

Lidl, les conditionneurs - Parmentine, Pom’Alliance et Terréa - et les producteurs Terre de Progrès réunis sur le terrain le 25 août 2021 © Lidl

Le sol agricole couvre 7% de la surface terrestre. Surexploité depuis des décennies, sa bonne santé engage pourtant l’avenir de la sécurité alimentaire. Une solution se dessine alors : la transition vers une agriculture régénératrice. Un challenge que le collectif Sols Vivants et la fondation Earthworm prennent à bras-le-corps avec l’engagement des acteurs de toute la chaîne de valeur. Enseigne de proximité engagée, Lidl soutient cette démarche à travers sa gamme de pommes de terre Terre de Progrès.

D’après la Commission Européenne, 60 à 70% des sols du continent sont dégradés. Cela pourrait entraîner une perte de 10 % de la production agricole d’ici à 2050. Pollution, perte de biodiversité, salinisation, sécheresse, surexploitation… autant de conséquences climatiques et industrielles qui viennent impacter les rendements et leur qualité. Mené par la fondation Earthworm et l’enseigne Lidl, le programme Sols Vivants vient remettre le sujet d’une agriculture responsable et durable au cœur des préoccupations en promouvant les techniques de permaculture. Cela implique l’engagement de tous les acteurs de la chaîne de valeur, des agriculteurs aux distributeurs, véritables vitrines auprès des consommateurs.

Qu’est-ce que l’agriculture régénératrice ?

L’agriculture régénératrice désigne une production agricole respectant les sols et tendant vers une agriculture plus durable, qui prend en compte le réchauffement climatique et ses conséquences sur les méthodes employées. Cette évolution du travail des producteurs alimente la réflexion de Fabrice Chaboche, producteur de pommes de terre pour Terre de Progrès. “Je travaille pour les générations futures. Selon moi, l’agriculture n’aura plus le même aspect demain. J’essaye aujourd’hui de limiter autant que possible les conséquences du réchauffement climatique et de nos modes de consommation sur la santé des sols”, alerte-t-il. 

Mais qu’est-ce qu’un sol sain ? C’est une terre qui capte du carbone, retient l’eau et fournit de la biodiversité aux écosystèmes. Les actions mises en place par les agriculteurs engagés peuvent être variées : diversifier les assolements, réduire l’intensité du travail du sol (comme le labourage), apporter des végétaux riches en humus, ou encore mettre en place des couverts d’intercultures diversifiés. La réflexion concerne l’exploitation dans sa globalité, et non d’une culture spécifique. Mais cela a un coût, et nécessite un effort d’adaptation, de formation, et une modernisation des équipements.

Le collectif Sols Vivants, fédérateur d’une ambition commune

En 2019, animée par une conscience écologique et la nécessité d’accompagner la transition vers une agriculture régénératrice, la fondation Earthworm crée Sols Vivants : un collectif d’acteurs responsables et soucieux des problématiques de régénération des sols.

Le succès de cette initiative repose sur la capitalisation des connaissances et des moyens de chaque partie prenante. Cette approche collaborative s’articule autour de trois échelles d’action définies par le collectif. 

Tout d’abord, il s’agit d’accompagner techniquement les agriculteurs dans la prise de risque en allant sur le terrain comme les équipes du fournisseur de pommes de terre Parmentine. Ensuite, mesurer les progrès en matière de santé des sols, et la performance des pratiques d’agriculture régénératrice évoquées ci-dessus, permet de s’assurer de leur évolution positive grâce à des outils de diagnostic. Enfin, la poursuite de cette démarche vertueuse est encouragée par la mise en place de politiques d’achats filière et une rémunération encourageante des agriculteurs.

L’objectif pour 2025 ? Rassembler plus de 10 000 agriculteurs engagés, créer une cohésion autour de la réflexion de tous les acteurs de la chaîne de valeur et lever 50 millions d’euros de fonds pour financer les initiatives et soutenir les agriculteurs.

Lidl, acteur engagé pour l’agriculture régénératrice

En 2021, Lild commercialise sa première gamme de pommes de terre non lavées, Terre de Progrès, issues de l’agriculture régénératrice, et en contrat tripartite avec les fournisseurs Parmentine, Pom’Alliance et Terrea, qui accompagnent des producteurs déjà engagés dans cette démarche, et ce, depuis de nombreuses années pour certains. Si la pomme de terre est un aliment incontournable de l’alimentation des Français, leur culture en sol vivant soulève une véritable question à laquelle les producteurs n’avaient pas encore de réponse. “Le projet proposé par Lidl nous a au début surpris. Il y a un vrai paradoxe entre la culture de la pomme de terre et le fait de ne pas travailler les sols. Avec leur accompagnement, nous avons tenté l’expérience”, témoigne Fanny Pichereau, responsable secteur production pommes de terre Parmentine.

Défi relevé ! “C’est un vrai succès de réussir aujourd’hui une transition de la culture de la pomme de terre vers une agriculture régénératrice, sans labourer, et en obtenant des produits de qualité, malgré des conditions climatiques particulières”, se félicite Fabrice Chaboche. 

Par le biais de cette collaboration, l’expertise d’Earthworm a permis de réaliser des diagnostics terrains, dans le but de monitorer les démarches des producteurs. Les équipes techniques du fournisseur de pommes de terre Parmentine interviennent directement sur le terrain, au plus prêt des agriculteurs. De son côté, l’enseigne de grande distribution joue un rôle majeur de vitrine auprès des consommateurs, et valorise les initiatives des producteurs. « C’est un véritable filet de sécurité lorsque je teste de nouvelles méthodes qui peuvent affecter mon chiffre d’affaires et la viabilité de mon exploitation», témoigne Fabrice Chaboche.

Si les résultats de la première campagne commerciale démontrent que l’aspect prime encore trop sur le goût et l’engagement, le but est aujourd’hui d’impliquer davantage les consommateurs dans un acte d’achat militant. C’est là tout l’enjeu actuel que Marianne Naudin, chef de projets RSE achats chez Lidl, met en lumière. “L’urgence est à l’éveil des consciences. Il faut consommer des aliments plus sains pour notre santé et nos sols, mais aussi valoriser le travail et la réflexion des agriculteurs entreprise depuis longtemps. Nous venons récompenser ces actions avec une rémunération plus juste pour les producteurs qui s’engagent en faveur de la santé des sols,” conclut-elle. 

www.linfodurable.fr

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