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Forêt française : tandis que sa surface augmente, sa santé se détériore

26/03/2023

Forêt française : tandis que sa surface augmente, sa santé se détériore

À l'occasion de la Journée internationale des forêts et moins d'un mois après le One Forest Summit, le ministère de l'Agriculture présente les statistiques de la forêt française, qui occupe aujourd'hui près d'un tiers du territoire métropolitain.

La forêt française représente la quatrième surface forestière d'Europe. Selon les chiffres de l'inventaire national forestier 2021 de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) et du service statistique du ministère de l'Agriculture (Agreste Graph'Agri), l'Hexagone compte plus de 17 millions d'hectares (ha) d'espaces naturels boisés, occupant 31 % de sa superficie. Ce chiffre est, en moyenne, en constante augmentation, d'environ 80 000 ha par an, depuis le début du siècle dernier. S'agissant de l'outre-mer, la forêt guyanaise, dont la quasi-totalité de la superficie est couverte par la forêt amazonienne, représente à elle seule 8 millions d'hectares. À noter que, du fait de leur antériorité, ces données ne prennent pas en compte les plus de 72 000 ha de bois et végétations de l'Hexagone partis en fumée en 2022.

Un puits de carbone et de biodiversité

En France métropolitaine, la forêt appartient encore très majoritairement à des propriétaires privés, les espaces publics et domaniaux (appartenant à des collectivités ou à l'État) n'en constituant qu'un quart. Cela étant, elle représente 46 % des 7,1 millions d'hectares d'espaces terrestres protégés en France au titre du réseau européen Natura 2000. Les bois métropolitains abritent en effet 72 % de la flore métropolitaine, dont 190 essences d'arbres (avec le chêne, le hêtre et le pin en tête au niveau du nombre), 73 espèces de mammifères et 120 espèces d'oiseaux. Par ailleurs, le ministère de l'Agriculture rappelle que « la forêt capte l'équivalent de 15 % des émissions annuelles de dioxyde de carbone (CO2) de la France », estimées en 2020 à 552 millions de tonnes.

Une forêt en mauvaise santé ?

Malgré ces chiffres encourageants, l'IGN rapporte que les arbres métropolitains ne sont pas en pleine forme. Sur la période 2011 à 2019, leur mortalité, estimée à 10 millions de mètres cubes, s'est accrue de 35 % par rapport à la période précédente. L'institut l'explique par les nombreuses « crises sanitaires liées à des conditions climatiques difficiles pour les arbres (succession de sécheresses) propices à l'expansion géographique de bioagresseurs, en particulier les insectes xylophages comme les scolytes ou les champignons comme la chalarose », qui touchent plus particulièrement le châtaignier, le frêne, l'épicéa commun et le pin sylvestre. Le stress hydrique provoqué par la sécheresse impacte également leur croissance, en baisse de 8 % depuis dix ans.

Félix Gouty / actu-environnement

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