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La Newsletter d'Hugo Clément
15/10/2025
Ce détail devrait tous nous affoler
La nature perd ses couleurs, littéralement. En Amazonie, des chercheurs observent que les papillons deviennent plus ternes à mesure que la forêt disparaît. Un signal discret, mais terriblement alarmant.
Ces dernières semaines ont été intenses, avec de nouvelles mobilisations et beaucoup d’actualités à suivre. Vous avez sans doute entendu parler de l’arrivée prochaine de Shein au BHV Marais. Depuis cette annonce, plusieurs marques françaises ont décidé de boycotter le grand magasin pour protester contre l’installation du géant de la fast fashion à Paris. Une pétition, déjà signée par plus de 80 000 personnes, appelle également à s’y opposer. Si vous ne l’avez pas encore fait, vous pouvez la signer ici.
Et puis, pendant que la planète brûle, les gouvernements tombent… Le dernier n’aura tenu qu’une journée. Mais dans ces temps plus qu’instables, vous pouvez toujours compter sur les journalistes de Vakita pour continuer à mettre l’environnement au cœur de l’actualité.
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Hugo
Cette semaine, notre journaliste Victor Bennini vous raconte pourquoi, à mesure que la nature s’efface, les papillons perdent leurs couleurs…
Ce phénomène, devenu un véritable champ de recherche à part entière, s’appelle la “décoloration de la nature”. En Amazonie, une équipe de chercheurs brésiliens (biologistes, naturalistes et photographes) s’y consacre depuis plusieurs années. Leur projet, mis en lumière par The Guardian cette semaine, révèle une fois encore combien la main de l’homme bouleverse l’équilibre du vivant.
Tout est parti d’une simple comparaison. Dans l’État d’Espírito Santo, au nord de Rio de Janeiro, les scientifiques ont observé différentes espèces de papillons dans des environnements plus ou moins dégradés : des forêts primaires luxuriantes jusqu’à des plantations industrielles d’eucalyptus. Leur constat est sans appel : plus l’écosystème est appauvri, plus les papillons sont ternes. Les forêts naturelles abritent des espèces éclatantes, tandis que les zones transformées par l’homme ne comptent plus que des papillons bruns, aux motifs uniformes.
Un papillon "amiga arnaca" découvert dans une plantation d'eucalyptus. © The Guardian
Or, chez ces insectes, la couleur n’est pas qu’une question d’esthétique : elle est vitale. Elle sert à séduire, à se camoufler, à communiquer. Mais dans des milieux déforestés, où la diversité végétale disparaît, ces couleurs deviennent inutiles, voire dangereuses. “Les espèces les plus colorées sont souvent les premières à disparaître après la déforestation”, explique au Guardian un chercheur brésilien. “La perte de végétation primaire les rend plus vulnérables aux prédateurs.”
Ces plantations d’eucalyptus, où le vert vif a laissé place au brun, symbolisent à elles seules la standardisation du vivant : d’immenses forêts primaires rasées, remplacées par des monocultures destinées à l’industrie, notamment celle du papier. En uniformisant les paysages, l’humain uniformise aussi les êtres qui y vivent.
Une monoculture d'eucalyptus. © Patrick Shepherd/CIFOR
La disparition des couleurs devient ainsi un indicateur de la perte de biodiversité. Ce phénomène n’est pas nouveau : déjà au XIXᵉ siècle, au Royaume-Uni, le papillon “peppered moth” avait assombri ses ailes pour se fondre dans un environnement noirci par la suie et le charbon de la Révolution industrielle.
Les papillons, éphémères et sensibles, sont donc un baromètre précieux de la santé des écosystèmes. Leur appauvrissement annonce des effets en cascade sur l’ensemble du vivant. En Amazonie, région qui a déjà perdu 49 millions d’hectares de forêt en quarante ans, soit l’équivalent de la surface de l’Espagne, la diversité chromatique des papillons pourrait bientôt n’être qu’un souvenir.
Mais tout n’est pas perdu. Les chercheurs ont observé qu’en restaurant des forêts dégradées, la palette des couleurs renaît peu à peu. Là où la nature reprend ses droits, les papillons retrouvent les leurs. “Nous avons encore la possibilité de restaurer ce monde coloré”, confie l’un des auteurs de l’étude.
Encore faut-il choisir de le faire.
1 - Bonne nouvelle : les arènes de Pérols n'accueilleront plus de corridas !
La cour administrative d’appel de Toulouse a confirmé l’interdiction de la corrida dans les arènes de Pérols, dans l’Hérault. Cette décision fait suite à la volonté de la mairie de relancer, en 2023, des corridas avec mise à mort dans la commune. L’Alliance anticorrida avait alors saisi la justice pour demander l’annulation de l’événement, une requête validée par le tribunal administratif de Montpellier en juin 2024.
Une corrida à Céret, dans les Pyrénées-Oriental. © Fabricio Cardenases.
Pour rappel, la corrida est interdite sur l’ensemble du territoire français, sauf dans les communes bénéficiant d’une dérogation liée à une “tradition taurine locale ininterrompue”. Pérols avait contesté la première décision en invoquant la culture taurine de ses courses camarguaises. Mais la justice a souligné que la dernière corrida avec mise à mort y avait eu lieu en 2003 : la commune ne peut donc plus prétendre à une telle tradition et, par conséquent, à la dérogation prévue aux articles 521-1 et 522-1 du code pénal, qui sanctionnent les sévices graves et les atteintes volontaires à la vie des animaux.
2 - L’acétamipride bientôt interdit dans nos foyers
L’acétamipride, un puissant neurotoxique utilisé dans de nombreux insecticides, devrait disparaître des produits ménagers à l’échelle européenne à compter du 31 janvier 2027. L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) et la Commission européenne ont confirmé la semaine dernière qu’aucune demande de renouvellement n’avait été déposée par les industriels concernés.
Ce néonicotinoïde, interdit en France pour un usage agricole depuis 2018, mais toujours autorisé en Europe jusqu’en 2033, reste aujourd’hui présent dans plus de 200 produits biocides ménagers, contre les fourmis, les cafards ou encore les punaises de lit. Cela ne sera plus le cas à partir de 2027. L’association Générations Futures, engagée contre les pesticides, salue une victoire, notant que “les industriels ont renoncé à le défendre”.
L’acétamipride avait été au cœur de vifs débats lors de la loi Duplomb, au printemps dernier. Certains producteurs français, notamment de noisettes et de betteraves, réclamaient sa réintroduction pour un usage agricole, dénonçant une concurrence européenne déloyale. Parmi leurs arguments : si la molécule était présente dans nos insecticides domestiques, pourquoi ne pourrait-elle pas être utilisée dans les champs ? Un raisonnement qui avait fait bondir les scientifiques, comme Philippe Grandcolas, du CNRS, rappelant pour Vakita que “ce n’est pas parce qu’une substance toxique est utilisée à la maison qu’elle devient acceptable pour l’environnement”.
3 - Le Pape appelle à “mettre la pression” pour plus d’écologie
À un mois de la COP 30 de Belem au Brésil, le Pape Léon XIV appelle à “mettre la pression sur les gouvernements” pour lutter contre le changement climatique. C’est le premier grand discours du nouveau pape pour le climat, qu’il a tenu à l’occasion de la conférence internationale Raising Hope for Climate Justice près de Rome, début octobre. Une conférence qui marque les dix ans de l’encyclique “Laudato si”, une lettre rédigée par le Pape François en 2015 invitant à protéger l’environnement.
Avec ce discours, le Pape s’inscrit dans la lignée des souverains pontifes engagés pour le climat. Symboliquement, à l’issue de la conférence, le Pape a même béni un morceau de glace détaché de la calotte du Groenland. Léon XIV en a aussi profité pour railler ceux qui “tournent en dérision les signes de plus en plus évidents du changement climatique”, en référence au climato-scepticisme encore trop présent aujourd’hui, à l’image de Donald Trump.
Le pape Léon XIV bénit un bloc de glace apporté à Rome. © Pontifex
13h56
C’est le temps qu’aura tenu le gouvernement de Sébastien Lecornu, annoncé dimanche soir et déjà démissionnaire lundi matin. Un record absolu dans l’histoire de la IVe et Ve République. Chez Vakita, nos journalistes se sont donc demandés : qu’est-ce qui, dans la nature, dure plus longtemps qu’un gouvernement Lecornu ? Voici quelques exemples étonnants :
- 🦗 L’accouplement des phasmes : plusieurs semaines, parfois même plusieurs mois.
- 🐼 Le temps qu’un panda passe chaque jour à manger du bambou : 14 heures.
- 😴 Le sommeil quotidien d’un opossum : 19 heures.
- 🐻 Le temps qu’un ours consacre chaque jour à chercher sa nourriture : 16 heures.
À voir et à soutenir 🌱
Dans l’Ain, Madeleine et Olivier ont choisi de tout recommencer. Ces anciens éleveurs, bouleversés par la réalité de leur métier, ont décidé de tourner la page de l’exploitation animale pour transformer leur ferme en refuge. Avec l’aide de l’association Coexister et de l’OABA, leur domaine au cœur des Dombes deviendra bientôt un sanctuaire pour les animaux rescapés.
Ils expliquent tout leur projet dans un long reportage pour Vakita en accès libre. Un projet courageux, porteur d’espoir et d’humanité, qu’on vous invite à découvrir, et à soutenir. Car pour financer leur reconversion, Madeleine et Olivier ont lancé une cagnotte. Vous pouvez y participer en cliquant ici.































