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Les stratégies climatiques sont bénéfiques pour la santé
29/10/2025
© jef 77
« Les stratégies climatiques ambitieuses ne sont pas seulement bénéfiques pour le climat à long terme, elles améliorent aussi la qualité de l'air dès aujourd'hui, avec des effets tangibles sur la santé publique », a souligné Augustin Colette, coordinateur à l'Ineris du projet Acra (1) (atténuation du changement climatique et amélioration de la qualité de l'air). Celui-ci a été financé par l'Ademe dans le cadre du programme Primequal.
Les scientifiques de ce projet se sont penchés grâce à des approches de modélisation et d'économétrie sur les risques et cobénéfices des politiques climatiques. À l'origine de ces travaux, un constat : en termes de qualité de l'air, ces enjeux ne sont pas suffisamment pris en compte. Et certaines stratégies de décarbonation du mix énergétique, comme le recours au chauffage au bois, ne sont pas sans risques pour la qualité de l'air.
Le projet montre que la mise en œuvre de la Stratégie bas-carbone se traduirait par une baisse de 33 % des concentrations en PM2,5 (particules fines de diamètre inférieur à 2,5 µm) d'ici à 2030 et de 45 % d'ici à 2050. En 2030, le nombre de personnes exposées à des niveaux de PM2,5 (seuil demandé par la directive européenne sur la qualité de l'air) chuterait de 33 millions à moins d'un million. Avec les politiques de neutralité carbone, la valeur guide de 5 µg/m3 définie par l'Organisation mondiale de la santé pourrait être approchée en 2050 avec, à la clef, 13 000 décès évités chaque année.
Le projet a estimé les dépenses d'investissements nécessaires pour décarboner la production d'énergie et rénover le secteur résidentiel à un surcoût de 11 milliards d'euros par an à l'horizon 2050. Dans le même temps, les bénéfices sanitaires et les économies sur les dépenses pour la lutte contre la pollution de l'air se situent dans une fourchette de 6,5 à 16,5 milliards. « En utilisant l'indicateur le plus conservateur, les cobénéfices (…) compenseront à hauteur de 30 à 60 % (en 2030 et 2050 respectivement) les surcoûts des mesures énergie et climat, peut-on lire dans le rapport. Mais si l'on considère des indicateurs de monétisation des bénéfices sanitaires plus majorants, les bénéfices sont susceptibles de dépasser les coûts. »
1. Télécharger les résultats du projet Acra
Dorothée Laperche / actu-environnement































