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Près de 200 services d’eau potable souffrent de fuites importantes

25/03/2024

Près de 200 services d’eau potable souffrent de fuites importantes

L’association Intercommunalités de France publie ce mercredi 20 mars une cartographie de 198 services d’eau potable dont le taux de fuites sur le réseau égal ou dépasse les 50 %. - Alain ROBERT/SIPA (Illustration) / SIPA

L'essentiel

  • On recense 198 services d’eau potable dont le taux de fuites sur le réseau égale ou dépasse les 50 % selon Libération.
  • Les ressources financières manquent pour entretenir leurs réseaux et les subventions restent insuffisantes.
  • Régis Blanquet, vice-président en charge de l’eau d’Intercommunalités de France et président de Carcassonne agglomération, plaide pour « l’intercommunalité pour toutes les communes autonomes dans cette gestion afin que la solidarité s’organise sur les territoires ».

L'association Intercommunalités de France publie ce mercredi 20 mars une cartographie de 198 services d’eau potable dont le taux de fuites sur le réseau égale ou dépasse les 50 %. Il s’agit essentiellement de petites communes dites « isolées » et solitaires dans leur gestion de l’or bleu, selon nos confrères de Libération.

En France, 20 % de l’eau potable est perdue lors de son acheminement. « Une situation aberrante » à « corriger en urgence », selon Emmanuel Macron, président de la République il y a un an. Présentant un « plan eau », il avait consacré une partie à cet enjeu en débloquant 53 millions d’euros et identifiant 170 communes prioritaires.

Quelles communes touchées ?

Il semblerait que le chiffre ait été sous-estimé de 28 communes selon Intercommunalités de France, fédération nationale qui réunit métropoles, agglomérations, communautés urbaines et communautés de communes, s’appuyant sur des chiffres de 2022. Parmi les communes concernées, appelées « points noirs », 151 sont des régies municipales, 22 sont gérés en intercommunalité et 25 dépendent de syndicats des eaux.

En tête de liste, Astet (Ardèche), une commune d’environ 40 habitants, cumule 91 % de fuites d’eau. Elle présente le même profil que les autres « fuyards » : un village de montagne solitaire dans sa gestion de l’eau. Rien de surprenant puisqu’en altitude, les réseaux sont les plus étendus et plus sujets aux fuites. Des villages isolés, mais pas que. Certaines métropoles sont également touchées, comme celle de Perpignan. Elle regroupe 36 communes avec près de 60 % de fuites.

« Un retard phénoménal » à cause du manque de moyens

Les ressources financières manquent pour entretenir leurs réseaux et les subventions restent insuffisantes. « Refaire les canalisations sur 1 km, c’est 1 million », précise Régis Banquet, vice-président en charge de l’eau d’Intercommunalités de France et président de Carcassonne agglomération, regrettant « un retard phénoménal ». « Il faut renouveler les tuyaux tous les cinquante ans pour qu’ils soient en bon état, or on les renouvelle tous les 120 à 140 ans », déplore-t-il.

« La prise de conscience est récente »

Pour Régis Blanquet, « la situation est grave » dans ce contexte de changement climatique et « la prise de conscience qu’il faut porter attention à la moindre goutte d’eau est récente ». Il plaide pour « l’intercommunalité pour toutes les communes autonomes dans cette gestion afin que la solidarité s’organise sur les territoires ».

Cet expert invite surtout à rassembler des communes de diverses natures pour améliorer la solidarité : urbaines, rurales, de plaine, d’altitude, riches en eau ou dépourvues de ressources. « C’est forcément un chantier de longue haleine », a reconnu le ministère de la Transition écologique, mardi, lors d’un point presse sur l’avancée du plan eau.

Mathilde Fulleringer-Roy / 20minutes



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