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Une "course contre la montre" : des scientifiques à l'Assemblée pour alerter les députées sur l'urgence climatique

23/10/2022

Une "course contre la montre" : des scientifiques à l'Assemblée pour alerter les députées sur l'urgence climatique

©CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP

"C'est une course contre la montre", "chaque décision compte" : des scientifiques sont venus alerter les députés mercredi à l'Assemblée sur l'urgence de mesures pour "s'adapter" au réchauffement climatique et en "atténuer" les effets.

Ces interventions et ateliers à l'hôtel de Lassay s'inscrivent dans un cycle de formation et d'échanges initié par la présidente de l'Assemblée, Yäel Braun-Pivet. Devant quelques dizaines d'élus de tous bords, la climatologue membre du GIEC Valérie Masson-Delmotte a souligné les nombreux impacts des chaleurs records de l'été, "le plus chaud derrière 2003" en France : "surmortalité", vagues de chaleurs marines détruisant les écosystèmes, feux de forêt.

"Agir contre le réchauffement coûte moins cher que d'en subir les dommages."

"Le réchauffement climatique rend ces événements extrêmes plus fréquents et plus sévères", a-t-elle insisté. Elle a décrit le réchauffement mondial moyen de 1,1 degré depuis la fin du XIXe siècle, et le risque de dépasser plus de deux degrés en 2050 si la trajectoire actuelle se poursuit. "En France comme dans une trentaine de pays", on constate une "baisse régulière des émissions de gaz à effet de serre après un pic", mais "on observe une poursuite à la hausse des émissions à l'échelle planétaire".

L'économiste du climat Céline Guivarch a souligné que chaque "décision compte" et que la "fenêtre d'opportunité est étroite" pour "s'adapter" et "atténuer" les effets. "Agir contre le réchauffement coûte moins cher que d'en subir les dommages", a-t-elle assuré. Elle a insisté sur "l'inégalité importante" entre individus dans la production de CO2. Les personnes du dixième décile (les plus riches) en produisent "deux fois plus" que le premier décile (les plus pauvres), principalement en raison de l'utilisation de l'avion et de la voiture.

Le spécialiste de la biodiversité Philippe Grandcolas a souligné qu'un "million d'espèces sont en risque d'extinction en quelques décennies". Il a toutefois appelé les élus à éviter "la communication trop anxiogène".

Selon Valérie Masson-Delmotte, "les élus sont à l'image de la société. Certains ont pris ces sujets à bras-le-corps (...). Pour d'autres c'est encore quelque chose qui est un peu extérieur", a-t-elle dit à la presse.

Des tables rondes avaient ensuite lieu sur l'adaptation des territoires au réchauffement ou le rôle que peuvent jouer les députés dans les négociations internationales. En juin dernier, 154 députés, la plupart de gauche et de la majorité, avaient suivi une formation express dispensée par des scientifiques, une initiative de l'ancien député écolo Matthieu Orphelin et du climatologue Christophe Cassou. Un seul LR et un RN s'étaient présentés.

Avec AFP. / www.linfodurable.fr

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