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Comment Renault veut devenir le groupe "le plus vert" d’Europe

18/01/2021

Comment Renault veut devenir le groupe "le plus vert" d’Europe

Renault veut proposer un véhicule abordable avec la future R5 100% électrique.        © Renault

Avec son plan stratégique, Renault met le paquet dans l’électrique. Une technologique sur laquelle le groupe a été pionnier. Mais le groupe fait depuis face à une concurrence de plus en plus vive.

Stratégie fondée sur la valeur et non sur les volumes, poursuite de la réduction des coûts, concentration sur les marchés à forte marge, déploiement d’une organisation par marques… Après plusieurs mois d’attente, Renault a présenté son nouveau plan stratégique jeudi 14 janvier. Une vaste feuille de route en phase avec les grandes lignes présentées par Luca de Meo dans un mémo en 2020, et grâce à laquelle le groupe espère notamment afficher "le mix le plus vert du marché européen".  

Un objectif auquel Renault apportera une large contribution.

La marque, qui doit incarner "la nouvelle vague" de l’automobile, affichera d’ici à 2025 un mix de ventes dominés par les modèles électrifiés : 30% de véhicules 100% électriques, et 35% de modèles hybrides. Sur les 14 lancements de modèles prévus à cette date au sein de la marque Renault, la moitié concerneront des véhicules électriques, dont deux sur le segment C.

La R5 pour "populariser l’électrique"

La future Mégane électrique, qui sera produite à Douai (Nord), incarne la transition de Renault vers ce segment jugé crucial par Luca de Meo. "Nous devons reconquérir notre position sur le segment C en Europe", a une nouvelle fois insisté le directeur général jeudi 14 janvier le jugeant plus profitable que le B, dont les constructeurs automobiles français – avec les Renault Clio et autres Peugeot 208 – sont devenus au fil des années des grands spécialistes.

Pas question pour autant de déserter le segment B. En témoigne la présentation de la version revisitée de la célèbre Renault 5. Un clin d’œil au passé dont Renault attend beaucoup pour conforter une place de pionnier mise à mal par une concurrence de plus en plus rude : "C’est une voiture qui va populariser l’électrique parce qu’elle sera abordable", s’est félicité Luca de Meo lors d’un échange organisé avec la presse à l’issue de la présentation du plan, sans s’avancer sur son coût.

Quid du made in France ?

Dans son mémo, le dirigeant italien avait cependant fait état de sa volonté de proposer "une gamme de véhicules emblématiques, rentables, à un prix d'entrée de moins de 20 000 euros, produits en France". Reste à voir si la future R5 sera bel et bien made in France… Pas évident. "Nous cherchons à localiser la plateforme CMF-B [sur laquelle reposera la R5 électrique, ndlr] dans le Nord de la France", a assuré Luca de Meo à la presse.

Avant de prévenir : "C’est un grand défi du point de vue des investissements et des coûts de localiser en France un petit véhicule électrique, qui est censé rendre populaire les électriques en Europe. Il nous faudra le soutien des syndicats, des collectivités publiques et des fournisseurs". Une prudence qui montre que la localisation de ces productions en France est loin d’être gagnée, à rebours des ambitions de l’exécutif de faire du pays "la première nation productrice de véhicules propres en Europe".

Prolonger la vie des véhicules et les recycler

La révolution «verte» de Renault passe aussi par un autre aspect dont se sont peu emparés les constructeurs automobiles jusque là: l’économie circulaire. Renault veut en être un leader et se considère déjà comme "le premier recycleur de France", selon Luca de Meo, en donnant une seconde vie aux batteries de ses véhicules électriques. Sans tomber dans la décroissance, le constructeur prétend vouloir "casser le consumérisme" dans l'auto et vouloir étendre la durée de vie de ses véhicules. Un projet technique baptisé «Un million de kilomètres» lié à la Zoé illustre cette volonté.

Renault va aussi se mettre au retrofit (la transformation de véhicules thermiques) dans sa Refactory de Flins. "Nous y convertirons des utilitaires diesel en 100% électrique et biogaz et nous donnerons une deuxième vie aux batteries de véhicules usagés", annonce Luca de Meo. L’environnement figurera dans la «raison d’être» du groupe, dévoilée lors de l’assemblée générale en avril 2021, et aura une grande part dans le nouveau projet RSE.

Alpine 100% électrique

Mais en matière d’électrification, les ambitions sont encore plus grandes pour Alpine, puisque celle-ci va se doter d’une gamme 100% électrique. Avec pour objectif de faire passer la marque sportive Alpine d’une "position nostalgique à un rôle d’avant-garde", selon les souhaits de Luca de Meo. Trois nouveaux modèles sont prévus : une compacte reposant sur la plateforme CMF-B EV de l’Alliance, un crossover basé sur la plateforme CMF-EV, ainsi qu’une remplaçante de l’A110 développée avec Lotus.

De quoi permettre à Alpine de survivre au durcissement de la réglementation européenne sur le CO2, tout en ouvrant la marque à un public de passionnés un peu plus large. "L’idée était de faire de la A110 un produit de niche élitiste, mais la marge est faible entre élitiste et inexistant", a ironisé Luca de Meo. Objectif : permettre à Alpine de renouer avec la rentabilité d’ici 2025, en incluant les investissements liés aux activités sportives de la marque.

www.usinenouvelle.com



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