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Pollution de l’air, bilan carbone : la fin de l’âge d’or du chauffage au bois

01/07/2025

Pollution de l’air, bilan carbone : la fin de l’âge d’or du chauffage au bois

Huit millions de Français brûlent du bois pour se chauffer. Mais la pratique est controversée à la fois pour l’impact sur les forêts et la qualité de l’air. | DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE

Le chauffage au bois est-il si écolo que cela ? Les remises en cause se multiplient. Le gouvernement estime qu’il faut préserver la forêt… et réduire les subventions. De nouvelles mesures sur les émissions de particules fines ont suscité de l’inquiétude. Les professionnels du secteur contestent ces arguments. Ils rappellent que le chauffage au bois, première énergie renouvelable en France, est une réponse au réchauffement climatique et à la souveraineté énergétique de la France.

Se réchauffer devant une bûche qui crépite, c’est un vrai bonheur pour de nombreux Français. Le plaisir n’est plus le même si l’on recourt à un poêle à pellets ou à un chauffage collectif alimenté par une centrale à « biomasse » (des copeaux appelés « plaquettes »). Mais au moins a-t-on la satisfaction de ne pas accroître l’effet de serre : le CO2 libéré par les flammes était déjà dans l’atmosphère avant que l’arbre le capture pour en faire son bois.

Pas moins de 8 millions de ménages français se chauffent au bois : 7,8 millions avec un poêle ou un insert et 1,1 million grâce à une chaufferie collective.

Ainsi, le chauffage au bois est la première énergie renouvelable de France, loin devant les barrages hydroélectriques, les éoliennes et les panneaux solaires. Il représente à lui seul un tiers du total des énergies vertes, qui apportent elles-mêmes un cinquième de l’approvisionnement énergétique de la France.

Calculé autrement, il fournit 17 % de la production de chaleur en France. Or la chaleur (pour le chauffage et l’industrie) représente la moitié de l’énergie consommée en France, principalement sous forme de gaz et de fioul.

« Cela revient à dire que, sur une année, la France ne se chauffe plus qu’au bois à partir de la mi-novembre »,  illustre Jean-Marc Jossart, secrétaire général de Bioenergy Europe.

« Pourtant, le débat politique actuel sur l’énergie est réduit à une rivalité entre nucléaire, éoliennes et panneaux solaires. C’est-à-dire la manière de produire de l’électricité, alors que cette dernière représente à peine plus d’un quart de l’énergie consommée en France, » déplore Jules Nyssen, président du syndicat des énergies renouvelables (Ser).

Le chauffage individuel au bois est aussi vieux que l’invention du feu. Mais l’essor des chaufferies collectives remonte, lui, au « plan Bois-énergie et développement local » de 1994. Il pourrait bien connaître un grand coup d’arrêt.

L’État casse l’élan qu’il avait lancé

Jusqu’à présent, sous l’égide de l’Ademe (agence de la transition énergétique) le fonds Chaleur prenait en charge jusqu’à la moitié du coût des chaufferies à biomasse. On en compte 7900 en France. Elles alimentent des hôpitaux, des écoles, des mairies, et la moitié des mille réseaux de chaleur urbaine français, qui assurent le chauffage d’immeubles.

Pour les particuliers, c’est au début des années 2000 qu’est apparu le crédit d’impôt sur les poêles et foyers fermés, avec un taux de subvention qui a atteint la moitié du coût de l’appareil.

Aujourd’hui, les subventions passent à la fois par le Coup de Pouce Chauffage, un dispositif financé par les certificats d’économie d’énergie payé par les fournisseurs d’énergies fossiles, et par MaPrimeRénov’, financé par l’État.

ouest-france

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