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Une unité pilote pour valoriser les sous-produits de l'amiante

02/11/2022

Une unité pilote pour valoriser les sous-produits de l'amiante

Certains sous-produits, solides, comme le gypse et l'anhydrite, trouvent des débouchés en cimenterie. (De Dietrich)

Avec l'aide de l'alsacien De Dietrich Process Systems, spécialiste de l'ingénierie liée aux produits corrosifs, la société corse Neutramiante veut passer au pilote industriel de son procédé qui vise à neutraliser l'amiante, tout en valorisant ses sous-produits pour les cimenteries, l'aéronautique ou l'automobile.

Neutraliser l'amiante tout en valorisant ses sous-produits. C'est l'objectif d'un procédé développé depuis 2011 par le corse Neutramiante, qui entend maintenant passer à la phase de pilote industriel avec l'aide de l'alsacien De Dietrich Process Systems, spécialiste de l'ingénierie liée aux produits corrosifs. Qualifié de première mondiale, le procédé est appelé à diminuer la pression sur les centres de stockage d'amiante.

L'unité pilote, envisagée par De Dietrich sur une friche à Talange, en Moselle , permettra la production et la caractérisation d'échantillons de sous-produits. Certains, solides, comme le gypse et l'anhydrite, trouvent des applications en cimenterie. Les liquides sont riches en magnésium, utilisé dans l'aéronautique et l'automobile. Pour y parvenir, l'amiante est attaqué par une solution acide.

7,5 millions d'euros

Le consortium mis sur pied porte l'investissement de 7,5 millions d'euros, dont 4,5 millions apportés par De Dietrich et 2,3 millions en subventions et avances remboursables de l'Ademe. Trois millions d'euros avaient déjà été investis par Neutramiante pour mettre au point le procédé.

Ce sont l'histoire et le sol corses qui ont conduit dans ce domaine son fondateur, Paul Poggi, qui est aussi promoteur immobilier. L'île a abrité la plus grosse exploitation d'amiante française et possède beaucoup de terres amiantifères. « Dès lors, quand vous voulez construire en Haute-Corse, vous touchez au problème de l'amiante natif », explique-t-il.

Une version mobile

Près de 100.000 tonnes de terres sont à traiter sur l'île, qui s'ajoutent à un gisement national de déchets amiantés de 30 millions de tonnes. Une unité de traitement permettrait de s'attaquer à 10.000 ou 15.000 tonnes par an, estime Frédéric Guichard, directeur du développement chez De Dietrich Process Systems.

A terme, une version mobile est envisagée pour traiter l'amiante au pied des chantiers, dans des conteneurs ou sur des bateaux. Les deux sociétés entendent d'ici là profiter de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire , qui prévoit l'identification d'ici à 2022 des alternatives à l'enfouissement de l'amiante, de leurs besoins et calendriers de déploiement, pour valoriser cette solution.

www.lesechos.fr


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