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Le neuvième rapport Copernicus sur l'état des océans fait état d'une situation alarmante
03/10/2025
© Reto Ammann
Les clignotants sont au rouge concernant la santé des océans. C'est ce qui ressort de la neuvième édition du rapport (1) réalisé par le service de surveillance du milieu marin Copernicus, l'un des six services du programme d'observation de la Terre de l'Union européenne. Ce rapport, dont les conclusions sont publiées dans la revue scientifique State of the Planet et qui intègre le baromètre Starfish, dévoilé lors de la troisième Conférence des Nations unies pour l'océan (Unoc 3) à Nice en juin dernier, rassemble les connaissances de plus de 70 experts du monde entier.
« Chaque partie de l'océan est désormais affectée par la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution », indique Copernicus. Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :
- un réchauffement des océans à un rythme accéléré, avec une température globale de surface atteignant le record de 21 °C au printemps 2024 ;
- des canicules marines record en 2023 et 2024, avec un dépassement de 0,25 °C des précédents records datant de 2015 et 2016 ;
- une accélération de l'élévation du niveau de la mer, qui a augmenté de 22,8 centimètres entre 1901 et 2024, menaçant 220 millions de riverains des côtes européennes, ainsi que le patrimoine culturel, dont des sites inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco ;
- la prolifération d'espèces invasives à la suite de la canicule marine de 2023, notamment les crabes bleus de l'Atlantique et les vers de feu barbus qui ont conduit certaines pêcheries au bord de l'effondrement en Italie ;
- la réduction de l'étendue de la glace de mer. En mars 2025, l'étendue en Arctique était inférieure de 1,2 million de kilomètres carrés (Mkm2) à la moyenne hivernale de long terme, soit l'équivalent de quatre fois la superficie de la Pologne. En février 2025, l'étendue dans l'Antarctique était inférieure de 0,6 Mkm2 à la moyenne de long terme, soit deux fois la superficie de l'Italie.
« Conformément à l'initiative en matière d'observation de l'océan, qui relève du pacte européen pour les océans, nous mettons à profit le pouvoir du jumeau numérique européen de l'océan, fondé sur des ressources de connaissances marines telles que Copernicus Marine et EMODnet (2) , pour transformer les données en prévisibilité, ce qui nous permet de passer de l'observation à la résolution, explique Costas Kadis, commissaire européen à la Pêche et aux Océans. Nous pouvons à présent simuler la propagation des espèces envahissantes, prévoir l'incidence des vagues de chaleur sur les stocks halieutiques et tester l'efficacité des zones marines protégées avant de les mettre en œuvre. »
2. European Marine Observation and Data Network
Laurent Radisson / actu-environnement












