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La mise en place du tri du compost encore en cours à Toulouse

17/04/2024

La mise en place du tri du compost encore en cours à Toulouse

Sur les photos : Un composteur au Jardin des Plantes, à Toulouse. Crédit : Rémy Gabalda-ToulÉco.

La métropole toulousaine doit encore développer les différents points de tri pour se rapprocher des exigences légales, qui imposent en principe un accès garanti à une solution de compost à tous les habitants depuis le 1er janvier. Alors que le sujet est source de désaccords, le futur plan de réduction de déchets doit aller dans ce sens.

Lundi 11 mars, Toulouse Métropole a annoncé le coup d’envoi de l’élaboration de son troisième plan de réduction des déchets, qui s’appuiera sur une concertation citoyenne. Au cœur du sujet, la question du traitement des biodéchets, qui doit permettre une réutilisation plus efficace de nos ordures via le compost. C’est dans ce cadre que la Métropole a assuré « déployer des efforts importants » pour accomplir l’objectif de la loi de 2020 relative à l’économie circulaire et à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Celle-ci prévoit l’obligation pour les collectivités locales de mettre diverses solutions de compostage à disposition de tous leurs habitants.

De nombreux foyers n’ont pourtant pas accès à une solution de tri près de chez eux au 1er janvier 2024, date d’entrée en vigueur de la loi, mais la Métropole toulousaine met en avant les avancées réalisées ces derniers mois. « 32 % des maisons individuelles sont désormais munies d’un composteur, contre 18 % en 2014 », assure Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole. « Nous avons également mis en en place soixante-six nouveaux sites de compostage dédiés aux habitats collectifs, en pied d’immeuble, en 2023, en plus de six autres dans les espaces publics. »

Une augmentation qui ne satisfait guère Hélène Cabanes, conseillère métropolitaine écologiste en charge des questions d’économie circulaire, des déchets et de voirie. « On est en retard, par rapport à l’entrée en vigueur de la loi mais aussi par rapport à nos objectifs. Actuellement, seuls 48.000 habitants de la métropole pratiquent le compost, sur un total d’environ 800.000, c’est largement insuffisant. »

Des avancées ciblées qui attendent une généralisation


Depuis octobre dernier est conduite une expérimentation à Blagnac, dans le quartier du Grand Noble. Dix bornes collectives de collecte de compost y sont accessibles en permanence à tous les habitants du quartier, soit environ 2500 personnes. « L’objectif est d’identifier quelles solutions sont les plus adaptées à la collecte, et nous les généraliserons à l’ensemble de la métropole au bout d’un an », explique Jean-Luc Moudenc.

Une mise en place que le groupe écologiste considère là aussi trop tardive. « L’initiative est bonne, mais elle devrait déjà être présente partout en ville », avance Hélène Cabanes. « Ça fonctionne déjà ailleurs, notamment à Lyon, où Métropole a mis en place 1300 points d’apport volontaire dans l’espace public en trois ans. Si on sensibilise les citoyens au sujet, ils se montrent tout à fait prêts à s’impliquer. »

La communication autour du sujet a tout de même participé à accélérer le processus, puisque 3200 composteurs individuels, destinés aux maisons, ont déjà été commandés à la Métropole en ce début d’année 2024. « L’accès à ces composteurs est désormais totalement gratuit, alors qu’il nécessitait une petite participation financière jusqu’alors », détaille Vincent Terrail-Novès, vice-président de Toulouse Métropole en charge des déchets et de la propreté. « Le nombre de réservations que nous avons reçues en un mois équivaut à l’ensemble des composteurs fournis en 2023. Elles seront toutes honorées d’ici le mois de juin. »

Ces efforts continuent à rapprocher la collectivité des objectifs qu’elle a formulés en juin 2021 dans sa feuille de route pour les biodéchets. Malgré cela, au rythme actuel de mise en place des différents types de composteurs, il devrait manquer plus de 220 sites de compostage en pied d’immeuble sur les 750 prévus, et 42 % des maisons devraient être équipées de composteurs individuels, chiffre à mettre en regard des 50 % annoncés. En revanche, la barre des 50 points d’apports volontaires dans l’espace public devrait bel et bien être atteinte.

L’opposition écologiste ne manque pas de pointer cette potentielle « insuffisance », tout en poussant en faveur d’« objectifs plus ambitieux » dans le cadre du prochain plan de réduction des déchets. Il faudra attendre le mois d’octobre prochain, et la fin de la concertation citoyenne, pour voir si cette volonté se concrétise.

Ruben Michavila / touleco-green

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