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Les haies retrouvent leur place dans les vignobles

16/03/2023

Les haies en milieu agricole fournissent de nombreux services écologiques, pourtant elles ont quasiment disparu au profit d'une agriculture plus intensive. Des programmes de plantation permettent de stabiliser le linéaire actuel. Reportage.

Sur le domaine viticole du Château Puech-Haut, à 20 km au nord de Montpellier, les vignerons travaillent en bio. Pour aller plus loin que la certification, ils ont décidé de planter plusieurs centaines de mètres linaires de haies, une opération organisée dans le cadre d'un projet nommé Biodivigne, soutenu par la métropole de Montpellier et l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, avec l'appui technique d'un bureau d'études mandaté, Naturalia Environnement.

L'objectif est d'accompagner une trentaine de viticulteurs intéressés par la démarche. En effet, l'intérêt des haies en zone agricole est multiple. Même si une exploitation est conduite en bio, des produits de traitement sont utilisés, comme le soufre ou le cuivre. Or, avec le ruissellement des eaux de pluie vers les cours d'eau, ces produits peuvent être toxiques pour le milieu naturel. Les racines des arbres assurent la filtration de cette eau. Lorsque ces arbres sont alignés en haies, ces dernières constituent une sorte de barrage de filtration. Autres bénéfices de la haie : elle stocke du carbone, réduit l'érosion des sols et crée des corridors écologiques.

Après un contact avec les viticulteurs intéressés par la démarche, le bureau d'études Naturalia Environnement a réalisé un diagnostic écologique afin d'évaluer la zone d'implantation. Il a ensuite fait appel à une association spécialisée en agroforesterie, qui maîtrise notamment les méthodes de plantation. Reste ensuite au propriétaire à maintenir ses haies en vie, car les plants sont très jeunes. Ils devront être arrosés pendant trois à cinq ans avant d'être complètement autonomes en eau, le temps que les racines se soient bien développées en profondeur.

Les bienfaits des haies ne sont toutefois plus à prouver, c'est pourquoi, sur le plan national, l'État avait pour objectif de planter 7 000 km de haies entre 2021 et fin 2022 avec une enveloppe de 50 millions d'euros. Il faut dire qu'entre 1960 et 1980, près de 70 % des haies ont disparu, arrachées pour favoriser une agriculture plus intensive, grâce à des parcelles plus grandes et plus productives, soit 1,4 million de kilomètres linéaires. Le développement d'actions en faveur de la plantation depuis quarante ans permet plus ou moins de stabiliser la situation.

Baptiste Clarke / actu-environnement

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