À Toulouse, Sobra se lance dans le réemploi à grande échelle

L’entreprise d’insertion a installé, dans un ancien entrepôt logistique de La Poste, le premier atelier de réemploi de matériaux de second œuvre issus du BTP de la Ville rose.

Créé en 2023 par François Devin, Sobra, entreprise de réinsertion qui emploie huit salariés et vise 350.000 euros de chiffre d’affaires en 2025, se lance dans le réemploi à grande échelle. À l’origine du projet, un constat implacable : le bâtiment pollue… beaucoup. Quarante-deux millions de tonnes de déchets sont produites chaque année par cette industrie, et 80 % pourraient connaître une deuxième vie. Pourtant 1 % seulement est réutilisé.

« Grâce à un partenariat avec La Poste Immobilier, nous venons d’installer cette première plateforme physique de 700 m2 aux Minimes afin d’organiser des boucles de réemploi de matériaux de second œuvre. Notre souhait, c’est d’interpeller les maîtres d’ouvrage et de favoriser la création de filières de réemploi », explique François Devin, par ailleurs vice-président de Re-Tolosa, un collectif d’acteurs du BTP de la région toulousaine déjà engagés dans le réemploi de matériaux du BTP.

150 tonnes de matériaux revalorisés en 2025

Dans cet atelier, qui est pour l’heure un lieu d’occupation temporaire, le projet de Sobra n’est pas de lancer une nouvelle ressourcerie mais bien d’aller vers la massification. « Nous voulons intervenir à tous les stades du chantier. En amont, en tant qu’assistant de maîtrise d’ouvrage, pour faire le diagnostic de ce qui peut être réemployé. Pendant, afin de veiller à une dépose soignée, et après, pour veiller à la traçabilité des matériaux et à leur valorisation, avec l’identification de chantiers récepteurs. » Pour la traçabilité, Sobra s’appuie sur la technologie développée par la start-up toulousaine Made In Tracker, qui permet, grâce à un QR Code, de suivre le parcours des matériaux réutilisés via un logiciel et rend leur trajet infalsifiable.

Aux Minimes, Sobra traite aujourd’hui essentiellement des sanitaires, mais vise la revalorisation de 150 tonnes de matériaux cette année : verre, menuiseries, radiateurs, sanitaires, moquettes, briques foraines, cloisons, faux plafonds, câbles…

L’entreprise est déjà intervenue sur plusieurs chantiers emblématiques de l’agglomération toulousaine, notamment la déconstruction sélective du Hall 9 de l’ancien parc des expositions de Toulouse. Sobra était également impliquée à Ramonville, sur la mutation de l’ancien siège de l’Asei, aux côtés de Vinci Immobilier, dans la transformation du siège social de Ginger, à Quint-Fonsegrives, et dans les bureaux de la banque Crédit Agricole, à Cahors.

Béatrice Girard / touleco-green