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L’océan Austral est incroyablement sensible au bouleversement climatique

29/09/2023

L’océan Austral est incroyablement sensible au bouleversement climatique

Image par 358611 de Pixabay

Une conférence réunissant 300 scientifiques a débouché sur une demande claire : il nous faut mieux connaître l’océan antarctique. La docteure Alyce Hancock, spécialiste du sujet, détaille les enjeux liés à celui-ci.

L’océan Austral, qui baigne le pôle Sud, joue un rôle fondamental dans la régulation du climat mondial. Lors d’une conférence mi-août 2023 en Australie, 300 scientifiques se sont réunis à l’invitation du Comité scientifique de la recherche antarctique (Scar, en anglais). Leur but : alerter sur le manque de données disponibles concernant ces mers glaciales. La docteure Alyce Hancock coordonne une mission du Scar, le Système d’observation de l’océan austral (Soos).

Pourquoi est-il si dur d’observer l’océan Austral ?

Il est éloigné et inaccessible, ce qui rend très coûteuse la recherche à partir de navires ou de stations. Les conditions sont inhospitalières, les observations sont fortement orientées vers l’été. Le besoin d’observations en dehors de la saison estivale est reconnu comme étant essentiel pour comprendre la réponse de l’océan Austral au changement climatique.

Pourquoi écrire que « l’océan Austral est au centre du monde » ?

L’océan Austral absorbe une grande partie de la chaleur et du dioxyde de carbone supplémentaires générés par l’activité humaine, et il nous rend donc un énorme service en atténuant les effets du changement climatique dans le monde entier. L’océan Austral est également incroyablement sensible au bouleversement climatique, comme le montrent les records de diminution de la glace de mer en Antarctique et les effets dévastateurs sur la faune et la flore, comme le manchot empereur.

« La meilleure façon de maximiser nos efforts est de travailler ensemble »

Chaque pays étudie-t-il l’océan Austral dans son coin ?

Non, une vaste communauté internationale comprenant de nombreuses nations de tous les continents collabore. Il y a beaucoup de travail à faire dans cette vaste région océanique. La meilleure façon de maximiser nos efforts est donc de travailler ensemble, de partager les ressources et de mettre toutes les données à la disposition de la communauté des chercheurs.

Est-il compliqué de les réunir ?

Historiquement, l’Antarctique et l’océan Austral ont bénéficié de leur caractère international et jouent un rôle important dans la diplomatie internationale à grande échelle. Par exemple, le traité sur l’Antarctique a été signé par 12 nations, dont la Russie et les États-Unis, au plus fort de la guerre froide (en 1959, NDLR).

Cet esprit de collaboration au nom de la science est encore bien vivant aujourd’hui. Il y a des problèmes de logistique, de financement et de planification à résoudre, mais en général nous y parvenons et nous travaillons ensemble pour répondre aux questions scientifiques les plus importantes.

Quelles sont les prochaines étapes pour parvenir à récolter davantage de données ?

Il faut pour cela que les nations collaborent à une planification approfondie et qu’un financement accru soit mis à disposition pour soutenir la logistique de ces efforts coordonnés. L’intensification de l’utilisation de technologies robotiques plus rentables constituera une étape importante dans la réalisation d’observations continues de l’ensemble de l’océan Austral. La Décennie des Nations unies pour l’océanographie au service du développement durable offre une occasion unique de mettre en place un système d’observation autour du pôle coordonné.

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