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RSE : le grand changement c’est maintenant ?

29/04/2024

RSE :  le grand changement c’est maintenant ?

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Les entreprises de Moselle et Meurthe-et-Moselle sont à l’œuvre pour réduire leur impact sur l’environnement ou favoriser le bien-être et la santé de leurs collaborateurs. Nul doute qu’il va leur falloir sérieusement s’activer en la matière pour faire beaucoup plus encore car la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) n’est plus une option mais une nécessité. Cela vaut pour les grands groupes comme pour les TPE et PME.

« L’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ». C’est la définition que la Commission européenne donne de la Responsabilité Sociétale des Entreprises. L’idée pour le dire autrement c’est d’avoir un impact positif sur la société tout en veillant à être viable et profitable sans quoi la démarche risque fort de tourner court. La RSE est souvent mise en évidence dans le cadre des efforts déployés par les entreprises, les collectivités, les banques et les organisations en faveur de l’environnement ou du climat. Or, cela dépasse largement ce cadre. Elle englobe également les droits de l’Homme, le bien-être au travail, l’égalité homme-femme, la gouvernance, les relations avec les fournisseurs, les clients, le territoire…

Mille façons d’agir

Concrètement, cela se traduit de mille manières. Sur le volet environnemental, cela peut consister à déployer toute une stratégie visant à réduire sa consommation d’énergie ou d’eau, à optimiser la gestion des déchets ou bien encore à réduire l’impact des déplacements des collaborateurs de l’entreprise via la mise en place d’un plan mobilité spécifique. Dans un registre plus social, il peut s’agir de promouvoir la diversité au sein des équipes ou d’investir dans des équipements ou aménagements qui participent au confort, à la sécurité et au bien-être des salariés. Sur le plan éthique ou de la gouvernance, l’ambition peut être de privilégier les achats responsables, de lutter contre l’obsolescence programmée ou la corruption. Si certaines actions sont simples à mettre en œuvre, d’autres plus ambitieuses nécessitent parfois de repenser des business models et impliquent du diagnostic, du conseil, de l’ingénierie, des compétences, des investissements, de la formation… La RSE étant un enjeu stratégique, cela ne s’improvise pas. Pour accompagner les entreprises dans cette voie, de multiples acteurs publics et privés sont mobilisés : consultants spécialisés, chambres consulaires, acteurs académiques, collectivités (notamment via des aides financières), associations ou bien les établissements bancaires qui sont très actifs, notamment car ils doivent satisfaire à des exigences fortes de la part du régulateur.

Le cadre réglementaire se durcit

La RSE n’est pas optionnelle. C’est une priorité. Tout d’abord car la loi l’impose notamment aux grandes entreprises via différents textes. Depuis 2017, par exemple, certaines entreprises ont l’obligation de fournir une « Déclaration de performance extra-financière ». Une DPEF qui a été remplacée en début d’année par la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) applicable, dans un premier temps, pour les entreprises de plus de 500 salariés (avant de s’étendre) tout en améliorant le contenu des rapports extra-financiers, qui portent sur les données ESG (Environnementaux, Sociaux et Gouvernance) de l’entreprise.

En 2019, la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises), sur son volet RSE, met l’accent sur la « nécessité pour les sociétés de prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux inhérents à leur activité ». Elle introduit aussi la possibilité pour les sociétés qui le souhaitent de se doter d’une « raison d’être » dans leurs statuts. Et ce n’est que le début comme le confirment, par exemple, les évolutions programmées en ce qui concerne les appels d’offres publics. D’où l’attachement des grandes entreprises à conforter leur bilan RSE, embarquant dans leur sillage leurs fournisseurs et partenaires, y compris les PME et TPE, les obligeant à monter en puissance dans ces registres (en répondant à des critères, notamment imposés dans les appels d’offres). Les consommateurs font également pression en la matière. Pour valider leurs engagements sur le plan social ou environnemental, les attester, les affiner ou les valoriser pour consolider leur image de marque (ou marque employeur à l’heure où recruter est compliqué), toute une palette de labels, référentiels et certifications a été déployée. Des normes, aussi. Notamment l’ISO 26 000 qui est un outil commun à l’échelon international pour tout acteur « voulant construire sa légitimité » en la matière, pour reprendre les termes du Groupe AFNOR spécialiste de la normalisation.

Des contraintes mais aussi des opportunités

Pour autant, réduire la RSE a des contraintes et des normes serait passer à côté de l’essentiel. Déployer une telle stratégie est surtout opportun car c’est profitable et bénéfique dans bon nombre de registres, pour l’entreprise elle-même : image positive auprès des consommateurs et des clients, fidélisation des collaborateurs (et réduction de l’absentéisme), meilleures relations avec l’ensemble des partenaires (fournisseurs, actionnaires, prospects…), économies (énergétiques, par exemple), réduction de l’exposition aux risques (prix de l’énergie), politique d’innovation y compris en matière de management… Différentes études mettent en lumière que la RSE est un levier de performance économique. Les données disponibles mettent aussi en lumière que les entreprises françaises sont actives. Selon la cinquième édition de l’étude Ecovadis/Médiateur des Entreprises parue fin 2023 (Performances RSE des entreprises françaises et européennes – comparatif OCDE et BICS), les entreprises françaises ont amélioré leurs résultats en matière de RSE au cours des dernières années : score global de 57,6/100 en 2022, contre 54,3/100 en 2021 et 51/100 en 2019. « Au niveau mondial, sur l’ensemble de l’échantillon Union européenne/OCDE/BICS, les entreprises françaises, toutes tailles confondues, se classent en quatrième position derrière les pays nordiques », précise le document. La France a notamment progressé dans les classements sur le thème de l’éthique et, dans une moindre mesure, sur celui de l’environnement. Elle se distingue également en ce qui concerne les achats responsables.

Pas d’angélisme non plus. À l’image du greenwashing (ou du « verdissage » en français) qui consiste à communiquer sur des arguments écologiques qui ne reposent sur rien ou pas grand-chose, certaines entreprises pratiquent la RSE washing. Comprendre que les actes ne sont pas toujours en phase avec les discours et qu’il y a assurément d’importantes marges de manœuvre, notamment sur le volet environnement. Compte tenu du contexte économique compliqué qui n’offre guère de visibilité à long terme, on peut également imaginer que la priorité pour de nombreux dirigeants de TPE et PME, consiste surtout à veiller à ce que leur entreprise conserve la tête hors de l’eau. Il n’empêche que si des mesures RSE ne sont pas adoptées (et judicieusement valorisées), ça risque de sérieusement se compliquer pour elles, dans très peu de temps. Le compte à rebours est lancé.

lasemaine.fr

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