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la mobilité dans les centres-villes observée à la loupe

16/11/2021

la mobilité dans les centres-villes observée à la loupe

                                                                                                    Wikimedia commons - Anton Bielousov

Un "Observatoire des mobilités dans les centres-villes" vient d’être lancé avec pour objectif de mesurer l’attractivité des 222 villes du programme Action cœur de ville à travers différents critères : la fréquentation piétonne, des habitants de l’agglomération, des visiteurs extérieurs. Une collaboration entre Action cœur de ville et la start-up MyTraffic.

« La crise sanitaire et les restrictions qui en ont découlé ont fortement impacté les déplacements depuis mars 2020. Il était donc important d’avoir accès aux données de flux dans les 222 villes du programme Action cœur de ville, pour analyser les conséquences en termes de fréquentation suite à la crise, mais plus largement pour identifier l’impact des actions d’attractivité menées depuis le lancement du programme» a expliqué Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme national Action cœur de ville (ACV) lors du lancement d’un « observatoire des mobilités dans les centres-villes », le 26 octobre dernier.

Recueil de données de géolocalisation

La première étude réalisée par la start-up MyTraffic, porte sur l’analyse des flux piétons d’août 2020 à août 2021 dans les 222 collectivités faisant partie de ce programme, lancé il y a quatre ans, avec pour objectif la revitalisation de leurs centres-villes.

Cette jeune pousse recueille les données statistiques, anonymes, de géolocalisation de smartphones et réalise aussi des mesures réelles de fréquentation, à l’échelle de tronçons de rue. Actualisées mensuellement, ces données de flux seront transmises aux collectivités concernées. Les études se dérouleront sur trois années.

L’attractivité des 222 cœurs de villes est ainsi analysée mensuellement sous trois prismes, la fréquentation piétonne, la part des habitants de l’agglomération qui se rendent en centre-ville, et la provenance des visiteurs extérieurs au territoire. Ces données sont comparées à d’autres villes moyennes qui ne font pas partie du programme Action cœur de ville.

Le premier enseignement est que la période n’a pas été propice à la fréquentation piétonne des centres de ces villes moyennes, qui ont connu une baisse générale de 9% de celle-ci (estimation d’une baisse de 13% pour les villes hors ACV). Les villes ACV franciliennes ont été les plus fortement impactées par la crise sanitaire en termes de mobilité (baisse de 24% de fréquentation piétonne). Néanmoins, les communes les plus éloignées de la capitale ont pu tirer leur épingle du jeu, comme Fontainebleau qui enregistre une augmentation de 15%.

Les villes touristiques, côtières ou ayant des événements culturels importants ont compté autour d’un million de visiteurs par mois. Sont ainsi citées dans l’étude : Avignon, Angoulême, Chambéry, Colmar, Bastia, Saint Malo, Vannes, Arles…

Rôle de polarité et de centralité

L’attractivité de ces villes au sein de leur agglomération est un autre critère étudié. Ainsi, en moyenne 85% des habitants de l’intercommunalité (41% pour les habitants des villes hors ACV) se rendent au moins une fois par mois dans le centre de la ville principale. Ce niveau est stable pour la période entre septembre 2020 et août 2021. En Ile-de-France, les centres-villes des communes ACV attirent moins de visiteurs de l’agglomération, du fait de la proximité avec Paris, qui est une vraie concurrence.

Et enfin, le rôle de polarité et de centralité est confirmé pour certaines villes du programme. Ainsi, la part des visiteurs extérieurs à la commune et au territoire intercommunal, a augmenté dans le centre de ces collectivités. Cette réalité est plus flagrante dans les villes franciliennes, dans les Hauts de France, en Bretagne et en Normandie. La proximité de grands axes de circulation, mais aussi de sites patrimoniaux, d’équipements culturels ou commerciaux favorisent une fréquentation plus large. Autre caractéristique, parmi les centres-villes attirant le plus, on retrouve les villes assez éloignées des grandes zones urbaines telles que Montargis, Redon, Saverne, ou Aubenas.

Les données de cette première étude semblent dresser un tableau assez encourageant de l’attractivité des centres des villes du programme ACV. « Mais rien n’est pourtant acquis. L’analyse sera réalisée année après année pour suivre les évolutions au moment où de nombreuses actions sont engagées » prévient Rollon Mouchel-Blaisot.

https://www.lagazettedescommunes.com

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